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Avril 2006, Brive la Gaillarde [NALA PETIJEAN]

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Avril 2006, Brive la Gaillarde
[NALA PETIJEAN]

J'ai fini de me préparer, mais je reste dans ma chambre, remplie d'appréhension. Nos anniversaires respectifs à Nabil et moi sont passés, et mon copain m'a invité au restaurant pour l'occasion.

Plus le temps passe, et plus je culpabilise de ne pas lui avoir encore parlé en détail de ma mère. Il mérite de savoir, je lui fais confiance, et au vu de la manière dont il se livre de son côté sur sa vie, et sur les actes de son père, cette confiance est on ne peut plus réciproque. Mais voilà, je n'arrive jamais à trouver le bon moment, la bonne manière d'aborder le sujet. Alors je repousse encore et encore.

Je regarde le cadeau que je compte lui offrir, posé sur mon bureau. Peut-être que je pourrais profiter du repas pour cracher le morceau ? Mais s'il m'en veut d'avoir mis autant de temps à me confier ? S'il pense que c'est parce que je ne lui fais pas confiance ?
La panique commence à monter, et j'angoisse de la tournure que va prendre la soirée.

Comme une envie de lui poser un lapin.

Je fouille dans mes tiroirs, et me prépare un joint, que je m'allume une fois assise sur mon balcon. Si je plane, je penserais plus à ce repas. J'inspire une première taffe, que je recrache en direction de la maison des Andrieu. De là où je suis, je verrai quand mon copain viendra me chercher, et c'est à ce moment que je descendrais. Pas la peine de rester en bas pour attendre, ça ne ferait qu'empirer mon stress.

Mon joint est à peine consumé, qu'on toque à la porte de ma chambre. Après avoir prononcé un petit « oui », la porte s'ouvre sur ma grand-mère, qui vient me rejoindre à mes côtés

Manou: tu t'es faite toute belle dis donc. Elle me fait un clin d'œil tandis que j'inspire une autre taffe

-j'ai fait simple. Je crache l'épaisse fumée, en tournant la tête de manière à ne pas l'envoyer sur ma mamie

Manou: fais tourner. Je fronce les sourcils. Si tu fumes un joint, c'est que tu as envie de te détendre ... laisse moi pénétrer ton esprit. Elle agite ses mains de manière étrange devant mes yeux, et je pouffe de rire, en cédant

-j'appréhende le repas de ce soir

Manou: pourquoi ? Elle prend une énorme taffe, et laisse la fumée s'échapper de son nez

-Nabil commence à faire de plus en plus d'allusions à maman, mais il fait ça mine de rien. Je sens qu'il a compris qu'il y a quelque chose, et que c'est sa manière de demander sans forcer la main que je lui raconte. Je lève la tête pour ravaler mes larmes. Et j'ai vraiment envie, je te le jure, mais j'y arrive pas. Je... j'arrive pas à trouver le bon moment pour. Elle me tend le cône, que j'aspire. Lui me parle de son père, de leurs soucis d'argent, du casier de son père, il joue franc jeu, il me cache rien. Il me fait confiance. Une larme roule sur ma joue, et Manou l'essuie rapidement

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant