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Une semaine plus tard, Brive la Gaillarde [NALA PETIJEAN]

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Une semaine plus tard, Brive la Gaillarde
[NALA PETIJEAN]

Manou devant moi, nous passons la porte du Drop, décidées à se réchauffer du froid brivois en buvant un bon vin chaud. Le petite clochette signale notre arrivée, et Abdel revient derrière le comptoir d'où il s'était absenté. Alors qu'il essuyait un verre, il s'arrête dans son mouvement, et me regarde les yeux écarquillés, comme s'il avait vu un fantôme

Abdel: Nala ? Il semble étonné de me revoir, et pour blaguer, je me tourne derrière moi pour chercher une personne invisible

-moi ? Je pointe mon buste avec mon index. Ah non, je suis sa jumelle maléfique. Il éclate de rire et m'ouvre ses bras, dans lesquels je m'enfouis rapidement

Abdel: ça fait plaisir de te revoir. On se sépare et il prend le temps de détailler mon visage. Comment tu vas depuis le temps ? Il regarde ma grand-mère. Allez, j'offre la boisson, vous voulez prendre quoi les filles ?

Manou: à ton avis ? Il fait semblant de réfléchir

Abdel: alors, vin chaud pour commencer, et un irish coffee, comme d'habitude ? Je tourne la tête vers ma grand-mère, surprise qu'elle se soit autant lâchée sur l'alcool pendant mon absence

Manou: je me suis dit que peut-être un galant jeune homme allait m'inviter passer le réveillon avec lui, comme dans les films de TF1, alors je me mettais dans l'ambiance. Mais ici y'a que des vieux croûtons qui prennent du viagra. Je m'étouffe avec ma salive, ayant perdu l'habitude des petites remarques de ma grand-mère et Abdel pouffe de rire, amusé par le spécimen qu'est Manou

Abdel: on va la laisser dans sa frustration hein. Il tapote ma main. Raconte moi comment c'était là bas

On reste toute l'après-midi à parler des potins du village, puis nous rentrons à la maison, là où nous devons faire nos valises pour notre départ prévu dans 3h à peine. Dès que je suis rentrée du Rwanda, ma grand-mère a appelé Olivia, et on a décidé d'aller passer les fêtes de fin d'année chez elle, à Portland. Comme ça, c'est aussi l'occasion de rencontrer son copain

Sauf que l'heure du départ approche, et que mis à part fixer le vide, on ne fait rien de plus

-qui va garder Hadès ? Je demande

Manou: Abdel. J'acquiesce. Il te reste pas de l'herbe ? J'ai envie de m'en rouler un

Je me lève et remonte dans ma chambre, avant d'aller fouiller dans les tiroirs de ma table de nuit. Au milieu des capotes, et des crèmes pour les mains, j'arrive à mettre la main sur un petit sachet à peine entamé, et je m'apprête à redescendre avec, quand je m'immobilise en découvrant la photo du bal.

La photo est plutôt belle, il y a un vrai travail avec le jeu de lumière des stroboscopes derrière nous, mais je ne peux pas m'empêcher de grimacer, simplement parce que je ressens notre malaise et notre douleur. On venait de se quitter, et quelques mois après, je partais avec l'UNICEF pour ce qui est, je pense, la plus belle période de ma vie. Ça me parait tellement loin maintenant que je suis presque nostalgique de l'ambiance qu'il y avait au campement des bénévoles

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant