Novembre 2004, Brive la Gaillarde
[NALA AMAURY]Notre professeur de français est en train de faire la correction d'un exercice d'analyse littéraire, et autant dire que personne ne l'écoute.
Professeur: et là, sur cette strophe-là ? Il entoure le passage en question sur le tableau grâce au vidéo projecteur
Je regarde ma feuille. Bien sûr que j'ai relevé quelque chose. Mais je n'ose pas le dire à voix haute par peur de passer pour l'intello de service.
Professeur: il y est question d'argile... il laisse le temps de la réflexion. Toujours rien ?
-le mythe de prométhée ? Je dis d'une voix peu assurée
Professeur : oui, voilà ! Très bien ! Ici l'auteure Andrée Chedid lance un rappel à l'homme, en lui signalant qu'arbres et humains sont tous les deux issus de la terre, et sont donc comme des frères. Et donc, que la catastrophe écologique est en quelque sorte un fratricide
—rha ouais, elle est trop chaud elle. Lance une voix au fond de la classe. J'essaie de ne pas sourire, mais la fierté prend le dessus, étirant doucement la commissure de mes lèvres
Nabil: attends mais tu l'avais écrit en fait. Il se penche par dessus mon épaule pour lire mon exercice. Donc tu l'avais trouvé toute seule. J'hoche la tête après avoir entendu sa déduction. Pourquoi t'as fait genre que tu savais pas? Je hausse les épaules
-j'ai pas envie de passer pour la tête d'ampoule. Je grimace, honteuse d'avoir cette façon de penser
Nabil: beh faut pas avoir honte d'être intelligent. Moi je t'admire de fou pour ça, j'aurais jamais trouvé. Assume que t'es forte en vrai. Il me lance un petit sourire et je détourne le regard, mal à l'aise de son compliment. Tu serais pas un peu du genre à manquer de confiance en toi ?
-c'est pas dur de le comprendre ça. Je lance, mi-amusée, mi-sérieuse
Nabil: bah pourquoi ? J'veux dire, Manou c'est le genre de personne à te motiver et tout, tu devrais pas. Je hausse les épaules
-c'est plus facile à dire qu'à faire. C'est comme si à un phobique des chiens, tu lui dis « t'en fais pas, il mord pas ». C'est pas suffisant pour le rassurer
Nabil: ouais j'vois le truc. On se tait pour continuer d'écouter le prof
Professeur: et ici, nous avons une figure de style que j'apprécie énormément, l'ass-. La sonnerie retenit, et il se coupe en plein milieu de sa phrase pour ranger ses affaires. A la semaine prochaine. On se lève tous dans un brouhaha, se moquant gentiment de la ponctualité de notre professeur.
Encore une fois, je suis dans les derniers à sortir. Je range tranquillement mes affaires, me couvre bien puisque je suis du genre frileuse et qu'il fait maintenant assez froid. Je salue d'un signe de main Olivia, qui parle avec son groupe d'amies. Elle est du genre sociable, pas comme moi. Ce qui fait qu'elle s'est rapidement fait des amies.
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[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒
FanfictionUn adage nous affirme que les épreuves de la vie consolident les liens forts existant auparavant entre deux personnes. Pourtant, un autre dicton, diamétralement opposé, nous indique que les personnes ayant vécu moult drames, proches ou éloignés de l...