Octobre 2011, Gagarine
[NALA PETIJEAN]Les yeux qui me brûlent à force de rester concentrée sur mes cours, je décide de me faire chauffer de l'eau pour me préparer un thé, et, en attendant, je me dirige sur le balcon pour me griller une cigarette
J'entends de grands beuglements en bas, alors je penche ma tête vers la source du bruit, et j'aperçois Karim et Samy me faire de grands coucous. Ils sont en train de discuter avec plusieurs garçons, dont Nabil, qui lui, ne relève pas la tête vers mon balcon
Plus le temps passe, plus il devient grincheux comme son frère celui-là
Après avoir mis leurs mains en porte-voix pour me souhaiter de bonnes révisions, mes deux colocataires se re-concentrent sur leur discussion, tout en levant quand même de temps à autre la tête vers là où je suis, comme pour vérifier que tout aille bien pour moi. C'est dingue comme ils sont protecteurs envers moi, on dirait deux petites mères
Je détaille quelques temps l'algérien à leurs côtés, dont le visage s'illumine à chaque éclats de rire du petit groupe, et dont l'attitude est totalement détendue. Au moins, ça a l'air d'aller pour lui.
Je tire un peu plus fréquemment sur mon cylindre de tabac, agacée par son comportement alors qu'il ne fait pourtant rien de mal. Mais je sais pas, juste son attitude, son rire, sa tête... j'ai l'impression qu'il me nargue. Comme s'il cherchait à me prouver qu'il n'avait pas besoin de moi, que j'étais remplaçable. Comme si ma présence était inutile, et qu'il arrivait très bien à vivre simplement entouré de ses amis. Et il me le prouve très bien en ce moment-même
T'es quand même sacrément débile d'insister autant pour être un soutien pour lui. Tu vois bien qu'il est bien entouré, et que ses amis veillent sur lui si y'a un problème. Qu'est-ce que tu veux faire de plus ? Tu n'apportes rien. Il a déjà auprès de lui des gens qui le connaissent comme leur poche et très certainement mieux que tu ne le connais toi-même.
Je soupire en frottant mon visage avec ma main. Tout me pousse à le laisser tomber. Les circonstances, son comportement, ma rationalité, mon cerveau, ma conscience .
Tout, sauf mon coeur
Qui lui me crie de l'aider coûte que coûte, même s'il refuse mon aide et me rejette
Putain de sentiments à la con
Je me redresse légèrement, pour observer la cité dans son ensemble, et les enfants qui jouent au foot un peu plus loin, en chahutant gentiment. Plusieurs fois on m'a proposé de faire une partie avec les jeunes de la cité qui ont à peu près mon âge, mais j'avais toujours refusé jusqu'à présent. Parce que je savais que Nabil traînait dans les parages et que je me cachais encore de lui.
Mais maintenant que plus rien ne m'en empêche, je pourrais peut-être proposer aux garçons de se faire un petit match tous ensemble ? De ce que j'ai pu voir plusieurs fois depuis la fenêtre de ma chambre, Samy semble avoir un très bon niveau, ce qui annonce une partie plutôt sympathique
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[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒
FanfictionUn adage nous affirme que les épreuves de la vie consolident les liens forts existant auparavant entre deux personnes. Pourtant, un autre dicton, diamétralement opposé, nous indique que les personnes ayant vécu moult drames, proches ou éloignés de l...