Le lendemain, Brive la Gaillarde
[NABIL ANDRIEU]Comme d'habitude, j'attend ma meuf, adossé contre le grillage, et une clope au bec, près de la boulangerie du village. Et comme d'habitude, elle arrive quelques minutes après, une grosse doudoune et une écharpe autour du cou, dans laquelle elle enfonce la moitié de son visage. Si avec ça j'ai pas compris qu'elle kiffe pas le froid, c'est vraiment que je comprends rien.
Quand elle arrive à mon niveau, elle m'ouvre ses bras et je l'enlace, avant que ses petits bras ne se referment sur ma nuque. J'enfouis ma tête dans ses cheveux, et je prends une grande inspiration pour m'imprégner de son odeur. Putain y'a pas à dire, j'kiffe trop son parfum sucré.
On parle un peu, et très rapidement, j'vois qu'elle est pas comme d'habitude. Elle a l'air ailleurs, comme si elle était pensive, et j'vais pas le cacher, je flippe de me dire que c'est à cause de moi et de notre dérapage d'hier. Peut-être qu'elle en avait pas si envie que ça ? Et qu'elle a rien dit juste pour me faire plaisir ? Dans ce cas, ça veut dire que je suis un putain de violeur ?
Cette fois-ci, c'est moi qui suis ailleurs, et la petite main de Nala me ramène à la réalité
Nala: tu étais parti loin, qu'est-ce qu'il y a ? Elle me dit doucement
-c'est plutôt à toi que je dois le demander, non ? Elle semble tout de suite comprendre
Nala: j'ai cogité toute la nuit. J'ai pas voulu lui dire, mais c'est vrai qu'elle a une sale gueule ce matin. Je commence à me dire que c'était peut-être pas une bonne idée hier ... elle grimace
-attends attends. Je l'attrape par les épaules et l'amène un peu plus loin, dans un coin tranquille. Tu en avais envie ? Ou j'ai mal interprété ? Ça y est, je panique
Nala: j'en avais envie, et je regrette pas. Je souffle un bon coup, un peu plus rassuré quand même. Mais si c'était à refaire, je crois que je réfléchirais à deux fois. Elle triture ses mains, comme si elle était mal à l'aise
-tu vas réellement me faire ta timide ? Je lui pince sa joue et elle sourit un peu
Nala: c'est juste qu'on est ensemble depuis à peine un mois, c'est trop tôt pour coucher avec quelqu'un. Je fronce les sourcils
-qu'est-ce que c'est que cette connerie ? Je dis un peu trop fort, puisqu'elle sursaute. Qui t'a dit ça ?
Nala: bah ... personne de précis, mais normalement faut attendre un peu plus avant de passer à l'étape supérieure. Je sens qu'elle est de moins en moins convaincue par ce qu'elle dit, au fur et à mesure que je la fixe, et qu'elle débite sa connerie. Non ?
-absolument pas. Je claque, et sa mine se déconfit, comme un enfant qu'on engueule. On s'en fout de ce que les gens pensent, ou de ce qui est normal ou pas, de ce qui est conventionnellement acceptable ou pas. Tu vis pour toi, pas pour l'avis des autres. Si tu en avais envie, si t'as kiffé, et si tu regrettes pas, c'est uniquement ça qui m'intéresse. Et c'est ça qui devrait t'intéresser, pas ce que pensent les autres. Elle retrouve son petit sourire hnina qui me donne grave envie de croquer ses joues. Et puis, ce que tu fais de ton cul, ça regarde que toi... et moi à la rigueur. Elle lâche un petit rire. Personne n'est censé savoir qu'on a couché ensemble, faut juste que tu sois en paix avec ta conscience. Je hausse les épaules. Et si t'as si peur que ça de l'avis des autres, leur dis pas. Je lui fais un clin d'œil, et j'ai un petit temps de flottement avant de répondre à son étreinte. Elle me serre de toutes ses forces, et je frotte doucement son dos avant qu'on se sépare, et que je la laisse me passer devant pour qu'on puisse rejoindre le lycée, et la salle de classe.
Avant de m'asseoir, je récupère mon carnet à punchlines, et son rire, qui me parvient dans le dos, m'envoie des flashs de la vieille dans la tronche. Je repense à ses souffles chauds sur mon torse, à ses doigts, effleurant ma peau, à ses putains de courbes, au goût de ses lèvres, et au putain d'orgasme que j'ai eu grâce à ma meuf.
J'attrape un stylo, et souffle un coup pour essayer de pas bander bêtement à quelques minutes du cours de maths.
Je gribouille quelques mots sur la feuille, et me retourne vers la brune quand je sens qu'elle fixe mon dos. Je lui offre un discret sourire, auquel elle répond de la même manière, et je regarde satisfait ce que je viens d'écrire : « Je l'ai mise à nu, elle m'a volé mon coeur »
[NALA PETIJEAN]
Le prof galère à faire une manipulation avec l'ordinateur, et pendant ce temps, toute la classe se met à bavarder les uns les autres. Je me perds dans mes pensées en voyant Nabil commencer une bataille d'avions en papier avec un garçon situé à son opposé.
Depuis que j'ai fait ma première fois, et bien que ça soit hyper récent, j'ai l'impression que notre relation de couple a pris un nouveau tournant. J'ai l'impression d'être plus proche de lui, plus liée à lui, finalement. Tout ce que je pouvais ressentir pour lui jusqu'à présent est maintenant décuplé, centuplé même, et c'est assez étrange comme sensation. Mais en même temps tellement agréable. Peut-être que c'est exceptionnel, et que demain, tout redeviendra comme avant, mais j'ai espoir de me dire qu'il ressent la même chose, et que ce sentiment se pérennisera dans le temps.
Parce que peut-être que finalement, c'est ça la magie du sexe. Lier deux âmes ensemble, même si les deux êtres ne sont pas présents au même endroit physiquement. Et peut-être que le dicton qui dit que l'on oublie jamais vraiment son premier amour vient de là, qui sait ? C'est peut-être la manière embellie de dire qu'on oublie jamais réellement la personne à qui on a donné sa virginité. « Peut-être parce qu'en même temps, on donne une partie de son âme », je pense, avant de me faire interrompre par Olivia, qui me pince mon avant-bras
Olivia: t'as un truc dans le cou... elle dit, mine de rien, mais je sais que les scénarios fusent dans sa tête
-oh... c'est rien. Je passe ma main dessus, avant de tenter de camoufler la trace avec le col de mon haut. Ta manie de détester les cols roulés te perdra, Nala
Olivia: j'ai suffisamment d'expérience dans le domaine pour savoir que ça, c'est la morsure d'un gars qui a pris son pied... alors ça y est ? Le biscuit a été trempé avec Nabil ? Je hausse les épaules. Pas envie d'en parler, hein ?
-Ouais... désolée, je sais que t'es plutôt ouverte sur le sujet, mais j'ai envie de garder ça pour moi. Je grimace
Olivia: non, je comprends. Je suis contente pour toi en tout cas. Je lui souris, et reçois un avion sur mon bureau
Je le prends entre mes mains, et le déplie rapidement, avant de voir plusieurs écritures différentes. La dernière est celle de mon copain, et quand je relève la tête, il est déjà tourné dans ma direction, comme pour voir ma réaction.
Je lis donc les inscriptions, et rigole franchement devant l'écriture nettement trop appliquée de Nabil. Apparemment, un des garçons de la classe organise une fête chez lui dans quelques jours, il y décrit rapidement le déroulement, et a inscrit son adresse. J'attrape un stylo pour la recopier, et pour répondre au mot de Nabil: « Karaoké... tu veux toujours mvoir rapper ? ».
Je sélectionne une couleur pastel sur mon quatre couleurs, et y inscrit rapidement la réponse « évidemment mon cher Simba. Comptes sur moi pour être de la fête, et être aux premières loges <3 »
Je renvoie l'avion sur mon copain, qui le réceptionne et le déplie pour y lire mon petit message.
Il sourit doucement, puis me regarde les yeux plissés, avant de lâcher un petit « groupie » que j'arrive à lire sur ses lèvresSi tu savais ...
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Ils sont mignons n'est-ce pas ?
Insta; thereal_auda
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[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒
FanfictionUn adage nous affirme que les épreuves de la vie consolident les liens forts existant auparavant entre deux personnes. Pourtant, un autre dicton, diamétralement opposé, nous indique que les personnes ayant vécu moult drames, proches ou éloignés de l...