Octobre 2011, Gagarine
[NALA PETIJEAN]Après notre altercation de la dernière fois, j'ai soigneusement évité Nabil. Après tout, il n'aura qu'à venir me trouver s'il a besoin de soutien, c'est pas comme s'il ne savait pas où j'habite.
J'en ai bien évidemment tenu informée Olivia, qui, après mon long monologue raconté dans les moindres détails, a simplement lâché un « c'est l'destin ça, moi j'te le dis ». Et depuis, mon cerveau n'arrête pas de tourner. C'est vrai que demander de l'aide à René dans la recherche d'un logement, c'était prendre le risque d'être de nouveau proche de Nabil; mais il faut avouer qu'être hébergée chez son cousin, dans la cité où il vend et où il a habité en revenant de Brive, pile poil dans le même bâtiment... ça fait un peu beaucoup pour une simple coïncidence. Alors quoi, l'univers chercherait à me faire passer un message ?
Un petit toquement contre la porte de ma chambre me sort de mes réflexions, et, après avoir autorisé la personne à entrer, Samy se jette de tout son long dans mon lit
Samy: waw les draps ils sentent grave bon ton odeur c'est ouf ! Il frotte sa tête dans tous les sens comme un enfant qui chercherait à s'imprégner de l'odeur de sa mère. J'crois jvais venir pioncer ici quand tu seras pas là. Je pouffe de rire en le regardant, les bras croisés, au pied du sommier. Ah ouais c'est vrai. Il souffle et se redresse, de manière à être assis dans le lit. Concernant ta recherche de p'tit boulot ... j'ai p't'être trouvé quelque chose
Aussitôt, comme s'il avait prononcé un mot magique, je me rapproche de lui et l'incite à continuer son annonce. C'est vrai que j'ai prospecté un peu partout, et qu'actuellement, toutes les entreprises du 94 doivent avoir un exemplaire de mon CV. Et pourtant, j'ai fait chou blanc. Aucun boulot étudiant, alors que la rentrée a commencé depuis quelques temps maintenant. Et, à continuer sur cette lancée, les économies dans lesquelles je tape vont fondre comme neige au soleil
C'est pour ça qu'avoir un petit boulot devient une urgence.
Alors, dans un élan désespéré, j'ai demandé de l'aide aux garçons. Ils doivent forcément connaître du monde, alors si ça peut me permettre d'avoir un petit peu d'argent de côté à la fin du mois, tant pis pour les remords du pistonnage. Faut savoir faire taire sa bonne conscience pour les choses importantes de la vie. Et l'argent en fait partie
Samy: y'a toujours l'option illégale, mais ça, vie de ma mère, que c'est hors de question. Donc j't'en parle ap' ptite tête. Il tapote mon crâne comme on le ferait pour féliciter un chien d'avoir obéit. Mais t'sais qu'on a des contacts. J'opine. Donc j'ai demandé de l'aide à tonton René. Il sourit de toutes ses dents. Et... il t'a trouvé quelque chose. Mon cœur bat un peu plus fort dû à l'excitation. Apparemment, la mairie de Corbeil cherche à monter une association sportive pour les enfants. Y'a déjà 2- 3 coachs en visu je crois, mais ils ont chacun leur spécialité. Y'a de la boxe, du foot, et j'sais plus quoi. J'attends la suite, septique. Ils cherchent quelqu'un qui entraînerait les filles pour de la gym. En mode p'tit justaucorps et tout et tout. Je sens mes mains trembler, les souvenirs remontant à la surface
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[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒
FanfictionUn adage nous affirme que les épreuves de la vie consolident les liens forts existant auparavant entre deux personnes. Pourtant, un autre dicton, diamétralement opposé, nous indique que les personnes ayant vécu moult drames, proches ou éloignés de l...