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31 octobre 2008, Paris[NABIL ANDRIEU]

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31 octobre 2008, Paris
[NABIL ANDRIEU]

Après avoir achevé ma tournée, j'ai décidé de rentrer en coup de vent chez moi, de prendre une douche, et de partir ensuite à une fête à laquelle j'ai été invité pour Halloween

Quand je pénètre dans l'appartement qui accueille la soirée, je me sens tout de suite tâche, avec ma simple lentille de couleur rouge que j'ai posé sur mon œil droit. Mais en attendant, j'avais ni les moyens ni le temps d'acheter un déguisement, et de réfléchir à une tenue.

Ma tête tourne dans tous les sens, à la recherche d'une paire de cuisses pour soir-ce, et l'espace d'un instant, j'ai l'impression d'être au paradis quand je vois les plus bonnes et leurs petits déguisements sexy. Diablotine, infirmière, vampire, toutes les jupes sont à deux doigts de dévoiler les strings, et les décolletés ne laissent aucune place à la suggestion, tellement que tout est apparent.

Je me pose près du comptoir, où je commence à me préparer les cocktails les plus corsés, bien décidé à m'amuser... et à oublier. Mon dernier recours pour financer mes études a abouti, puisque Albert a convenu de me payer les frais de mon premier mois, le temps de me laisser le temps de trouver une autre solution. Ça me laisse toujours ça de répit, bien que le problème ne soit pas réglé, mais simplement déplacé

Je m'enfile mon verre cul sec, et m'en sers un autre, commençant déjà dans ma tête à imaginer le petit argumentaire que je vais devoir sortir à mon reuf pour qu'il accepte de me placer plus souvent sur le terrain le soir. Depuis les vacances de la Toussaint, je suis déjà au charbon presque toutes les nuits, mais je sens que je ne pourrais pas aller au bout de l'année si je garde ce même rythme de travail. Je soupire face au fait évident qui se place devant moi: dealer même la semaine, en parallèle de mes cours. Y'a que de cette façon que j'arriverai à aller au bout de mon année

Un troisième verre, et je célèbre le fait que Lana ne soit pas en deuxième année. Soit elle n'a pas validé sa première année, à faire sa chaudasse à droite à gauche; soit elle a abandonné, peut-être vexée de l'avoir accidentellement appelé Nala au moment de jouir lors de notre dernière baise. Et j'en suis absolument pas désolé

Un quatrième verre, et j'ai l'impression d'être un baron de la drogue que tout le monde regarde avec crainte, redoutant de déclencher une immense colère qui aboutirait à un carnage sanglant. Il faut dire que depuis 5 mois, j'ai pris énormément d'assurance dans la vente. J'ai pris goût à être respecté de tous, vendeurs comme ien-cli, uniquement grâce à mon nom. Désormais, tous les gestes qui me paraissaient étrangers me sont familiers, et je les fais avec automatisme, sans y penser. J'ai pris mes aises et mes habitude dans le re-fou. Porter un pétard ne me fait plus peur, vivre dans la crainte d'une descente de condés fait partie de mon quotidien. Je n'en suis plus à mon coup d'essai dans la bicrave maintenant, mais un habitué du deal

Je crois même que je fais partie d'une des figures les plus importantes dans notre groupe de vendeurs à Gag, puisque mon reuf, avec qui je vends toujours en binôme au four du Bat C, me laisse parfois les clés d'la cave et la direction de l'équipe, pour aller vendre au zoo. Et, mis à part Tarik, qui est le chef, personne d'autre n'a le privilège d'avoir un trousseau de clés des caves des fours où on vend. Je peux même plus compter le nombre de fois où il m'a laissé en autonomie vendre à Corbeil, alors que lui partait gérer des 'blems sur d'autres rain-té.
Si on m'avait dit, il y a quelques années, que je serais avec mon reuf à la tête d'un des plus grands réseaux de deal du 9-4, je l'aurais pas cru. Comme quoi, la vie est véritablement pleine de surprises

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant