[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒

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Le soir même, Bordeaux
[NALA PETIJEAN]

Nous avons été invités, Nabil et moi, dans un restaurant du quartier saint Michel, par mes anciens voisins des Aubiers. Cette petite attention de leur part me touche énormément, parce que mine de rien, ça veut dire beaucoup pour moi. Ça veut dire qu'ils ne m'ont pas oubliés, et qu'ils m'estiment toujours autant qu'à l'époque. Et c'est vrai que cette journée en leur compagnie était incroyable, parce qu'on avait l'impression d'être restés les enfants d'antan, comme si on s'était quittés la veille. Je me sentais à ma place et assez sereine. Ça en été légèrement déroutant

Je ne me pensais pas capable de revenir sur ces lieux sans ressentir la moindre anxiété, le moindre signe de malaise ou d'appréhension. Comme si ce drame n'était jamais arrivé, ou que je ne m'en souvenais plus. Peut-être que c'est grâce à la présence de Nabil, ou peut-être que c'est dû à tous ceux qui m'ont entouré, et qui m'ont tellement sollicité que je n'ai pas eu la possibilité de faire divaguer mon esprit, l'empêchant ainsi de ressasser cette partie douloureuse de ma vie

J'espère juste que le fait que je dirige mon attention vers eux, et que je « délaisse » Nabil pendant 24h ne le dérange pas. J'espère sincèrement qu'il comprend ce que je peux ressentir face à ces retrouvailles, et qu'il se concentre sur le point essentiel, c'est à dire le fait que je lui présente une partie de ma vie. Comme lui m'a présenté le zoo et ses amis

Nabil: toc toc ? Je sors de mes pensées et me tourne vers lui, alors qu'il est accoudé à l'encadrement de la salle de bain, et que je suis restée bloquée dans mes pensées, face au miroir. On peut y aller ?

-oui oui, c'est bon. Je sors de la pièce en éteignant la lumière, alors que Nabil reste figé sur place. Qu'est-ce qu'il y a ? Je fronce les sourcils en me rapprochant de lui

Nabil: putain. Il passe une main sur son visage, avant de planter son regard brûlant de désir dans le mien. Je me demande encore comment j'ai réussi à avoir ce missile. Ses yeux tombent dans mon décolleté, et je crois qu'intérieurement, je me prépare à recevoir une réflexion cinglante de sa part, sur le fait que je suis trop dévêtue pour lui. Juste parce que j'ai mis une brassière sous mon tailleur, et que j'ai laissé la veste ouverte. Mais la remarque n'arrive pas, et il se contente d'embrasser mes lèvres, avant de me glisser un petit « j'vais devoir t'avoir à l'œil », d'un ton amusé

Très rapidement, nous arrivons au lieu du rendez-vous, que nous avons rejoint à pied, et je suis accueillie par toute la bande que j'ai quitté quelques heures plus tôt mais qui me saute pourtant dessus comme si nous ne nous étions pas vus depuis des lustres

Mehdi: tiens. Il me tend une poche plastique que je saisis timidement. Quand j'ai dit à yemma que t'étais revenue, elle m'a demandé de te faire passer ça. J'ouvre légèrement le plastique, et fronce les sourcils devant la boîte à chaussures. C'est des cassettes vidéo de l'époque. Je relève la tête vers lui, les larmes aux yeux, alors que Nabil passe sa main dans mon dos pour me réconforter