Janvier 2004, Brive la Gaillarde
[NALA AMAURY]René : et dis-moi, comme c'est ton dernier jour de stage, que dirais-tu de passer prendre le gâteau à la maison ?
-je sais pas trop, je dis gênée. Il faut peut-être que je demande à Manou avant...
René: je lui ai demandé avant de te proposer. Elle est d'accord. Je souris. Ça rattrapera le dîner de la dernière fois. Il me lance un clin d'œil amical
-je suis vraiment désolée. Je recommence à être mal à l'aise du lapin que je leur ai posé. Je sens que je rougis et je commence à avoir très chaud
René: y'a pas de soucis, ta grand-mère m'a expliqué que tu devais réviser pour le brevet. Il lance un petit rire. T'es du genre studieuse alors ?
-j'essaie de rendre fière ma mère. Et ma grand-mère aussi. Et je suis du genre à toujours avoir l'impression de ne pas avoir le niveau, alors m'enfermer dans les cours, ça me rassure
René: tout le contraire de mon fils
-Tarik ? Il hoche la tête. C'est vrai que ça a l'air d'être un sacré phénomène, celui-là. Je lâche amèrement
René: c'est un sacré phénomène, je te rassure. Tout le foutu caractère du père. Il tape mon épaule, pour me montrer qu'il joue dans l'autodérision. C'est le côté corse
-oh ! Je savais pas ! Je fais les gros yeux, étonnée
René: et toi ? T'as des origines ? J'acquiesce
-française du côté de ma mère. Et ma grand-mère paternelle est suédoise. Ce qui fait que mon père est Franco-suédois. Il sourit en hochant la tête
René: tu parles le suédois ou pas du tout ? Je grimace
-c'est tellement compliqué comme langue que je connais que les bases, du genre « bonjour », « au revoir », « merci »
René: concentre-toi sur le français, c'est déjà pas mal. Je hoche la tête. C'est vrai que c'est déjà complexe de maîtriser toutes les difficultés de la langue française, alors pourquoi m'encombrer avec d'autres langues qui me serviront pas ou peu ? En plus, j'aime tellement les cours de français que c'est un plaisir pour moi de les suivre. D'autant plus que Manou m'a dit qu'arrivée au lycée, les cours de français sont plus intéressants car plus axés sur la littérature
-et tes fils ? Ils sont studieux ? Il affiche un petit rictus
René: Nabil oui, ça peut aller. Tarik, c'est autre chose. Il lève la tête pour regarder l'horloge Ricard au-dessus du percolateur. C'est l'heure. Il me sourit tendrement. Tu vas lui dire au revoir et je t'attends ?
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[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒
Hayran KurguUn adage nous affirme que les épreuves de la vie consolident les liens forts existant auparavant entre deux personnes. Pourtant, un autre dicton, diamétralement opposé, nous indique que les personnes ayant vécu moult drames, proches ou éloignés de l...