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Septembre 2007, IUT Paris Descartes[NABIL ANDRIEU]

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Septembre 2007, IUT Paris Descartes
[NABIL ANDRIEU]

Je suis là sans être là. C'est difficile à croire, parce que je suis vraiment content d'être ici, et que je me suis battu pour. Mais je pense sans arrêt à Brive, à Manou, Olivia et les autres.

Et bien sûr, je pense aussi énormément à Nala.

J'ai un goût amer en bouche quand je me remémore la manière dont on s'est séparés. J'aurais dû faire les choses mieux que ça. Tarik a raison, cette fille, c'est un petit ange, une femme en or, et j'ai trahi ma promesse de ne jamais la faire souffrir.

A l'heure actuelle je sais même pas où elle est, si elle pense à moi ou si elle me déteste, alors que moi, je tripote constamment le pendentif du collier qu'elle m'a offert de la main droite, tandis que je prends des notes de ce que le prof dit avec mon autre main. Je me demande encore comment j'arrive à écrire le cours, alors que mon esprit ne pense qu'à ses yeux bleus.

Peut-être que je devrais me résoudre à enlever ce foutu collier, mais je n'y arrive pas, parce que j'y suis trop attaché. Mon passé avec elle est en train de me bousiller le veau-cer, et mes yeux me piquent quand je prends conscience que oui, Nala et moi c'est désormais du passé.

« Je suis là sans être là, car le passé m'encule »

Je gribouille vite fait la punchline dans la marge, certain que j'arriverai à l'utiliser dans un son un moment ou un autre. J'me demande si un jour je serais connu, et si Nala aura l'occasion d'écouter mes textes. J'espère qu'elle se reconnaîtra dans les sons qui parlent d'elle, c'est à dire une grande partie. C'était ma source d'inspiration, parfois même elle m'aidait à topline

« Elle me chuchote des flows de dingue, et je tords l'âme d'une go de dingue »

Rapidement, je déconnecte totalement du cours, assailli par l'inspiration.

Sors de ma tête Nala

excuse-moi ? Je tourne la tête vers la petite voix. Pardon de te déranger, est-ce que tu aurais une feuille à me dépanner ? Je crois que j'en ai pas prévu assez. Elle grimace

-Ouais, j't'attrape ça. Elle me sourit doucement pour me remercier quand je lui en tends quelques unes. Au fait, moi c'est Nabil

Lana. Et là y'a mon amie Victoria. Elle me désigne la brune à ses côtés. Mais tout le monde l'appelle Vivi

Et là j'ai un putain de blocage, comme si Dieu essayait de me faire passer un message. J'ai devant moi une fille qui s'appelle Lana, soit Nala en ver-lan. Et comme par hasard sa shrab s'appelle Vivi. Je peux pas m'empêcher de penser à ma meuf, le jour où la prof l'avait appelé Lana et qu'elle avait sorti les crocs pour la corriger.

La fille à côté de moi est pourtant tout à fait mon style de meuf: blonde, grande, longiligne, une voix douce, et une peau de poupée immaculée. Et malgré ça, j'arrive à lui trouver tous les défauts du monde, uniquement parce qu'elle est l'exact opposé de celle dont je suis amoureux.

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant