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Novembre 2006, Brive la Gaillarde [NALA PETIJEAN]

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Novembre 2006, Brive la Gaillarde
[NALA PETIJEAN]

J'essaie de suivre le cours, mais c'est compliqué pour moi aujourd'hui. Quand madame Boyer a fait l'appel, elle a dit qu'elle voulait me voir à la fin de l'heure. Et depuis, même si je fais tout pour être concentrée, je ne peux pas m'empêcher de réfléchir sur la raison de cette demande

Nabil: t'as pas pris la correction de l'exercice ? Il me demande, visiblement étonné. C'est pas dans tes habitudes

-j'arrive pas à me concentrer. Je sens que ma voix est étranglée. Je suis donc à ce point stressée ?

Nabil : c'est parce qu'elle veut te voir ? J'opine. Et tu sais pas pourquoi ?

-peut-être pour parler de mon orientation. Enfin j'espère. Il attend que j'approfondisse. Sur la fiche de début d'année, j'ai pas su quoi mettre pour le projet professionnel. Du coup j'ai mis le premier truc qui me passait par la tête. Il fronce les sourcils, curieux. Astrophysicienne. Il éclate de rire, et madame Boyer se retourne, le regard noir pour nous rappeler à l'ordre

Nabil : parmi tous les métiers possibles et inimaginables, t'as choisi ça ? Il glousse. Sah je sais t'es ma meuf et que je dois te soutenir, mais là. Il mord sa lèvre pour se contenir, hilare. T'as déjà évoqué coach sportive, pourquoi t'as pas mis ça ? C'est plus cohérent. Je hausse les épaules. Moi même je sais pas

-et toi ? T'as mis « je sais pas » ou t'as écrit un truc bidon ? Je lui demande, histoire de me moquer de lui en retour. Après tout, lui aussi est perdu dans son projet professionnel

Nabil : j'ai mis directeur en marketing. J'écarquille les yeux. J'pense que c'est ce que je vais faire. J'ai déjà fait une demande à l'université, dans le commerce. J'attends une réponse. Il m'explique

-donc le projet comeback au zoo se concrétise, je présume ? Je lui demande, d'un ton mi léger, mi appréhensif

Nabil : ouais. J'ai l'impression que mon cœur se déchire en deux

-dans Paris même ? Je demande

Nabil: nan. Trop cher. Avec Tarik, on sera hébergés chez notre grand-mère, dans le 94. Sarah va retourner chez ses parents avec Yaya, le temps que mon père soit sûr que ça craint plus pour notre sécurité. Et après ça, on s'prendra un truc, certainement dans le zoo. Il m'explique

-c'est vrai que le roi lion ressemble terriblement à ta vie. Je murmure, les yeux brûlants. T'es parti de ta savane, t'as rencontré des amis, mais tu dois retourner parmi les tiens

Nabil : Simba a emmené ses copains avec lui. Il m'indique, et je tourne vivement ma tête vers lui

-c'est une proposition ? Je demande, perdue

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant