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Mars 2008, Cité Gagarine, Ivry sur Seine [NABIL ANDRIEU]

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Mars 2008, Cité Gagarine, Ivry sur Seine
[NABIL ANDRIEU]

Tarik: et donc elle te colle au cul h24 ? J'opine tristement quand mon reuf résume la situation que je vis avec Lana, et que je viens de lui raconter. T'as essayé de lui faire comprendre qu'elle était chiante ?

-Ouais... je lui parle comme de la merde, je lui montre que je la considère pas, j'ai même décliné sa proposition pour la saint Valentin. j'pensais qu'elle avait compris

Tarik : affiche toi avec une autre fille, elle comprendra peut-être qu'elle a pas le monopole. Il hausse les épaules

-c'est comme ça que tu fais, toi ? Il pouffe de rire nerveusement

Tarik: j'ai pas ce problème. Je lève le sourcil. WAllah c'est vrai. J'connais ni leur blase ni leur num, j'les rencontre à des fêtes. J'ai l'impression qu'il récite un argumentaire qu'il a écrit avant et qu'il ressort à tout va, c'est étrange

Je vais pour répliquer et pour creuser le truc, mais on se redresse instantanément de mon pieu où on était avachis quand on entend de grands coups contre la porte d'entrée. Aussitôt après, une discussion, entre des hommes et ma grand-mère. En un regard, on se comprend

Mon reuf commence à s'agiter dans tous les sens quand les pas se rapprochent de notre piaule, et, dans un élan désespéré, il ouvre la petite fenêtre de la pièce, l'escalade, et saute. Je me penche en avant pour regarder si Tarik est toujours en vie ou s'il s'est écrasé par terre, douze étages en dessous, et je suis rassuré de voir qu'il a atterri sur le balcon de la voisine du dessous, et qu'il me regarde, un sourire sur les lèvres et les pouces en l'air.

Soulagé, je referme la fenêtre, enlève mon haut, et me fous sous ma couette, pour faire mine de rien. La porte s'ouvre brusquement, et des bleus débarquent dans la chambre, suivis par ma grand-mère

-wesh ! Prévenez avant ! On aurait fait comment si j'étais à poil ? Je vais semblant de m'offusquer

c'est une perquisition jeune homme, on va fouiller la pièce, veuillez vous relever et vous placer face au mur, les mains le long du corps. Mon collègue va vous fouiller

J'obtempère, les mâchoires serrées quand le mec commence à me palper, et, une fois qu'ils ont bien vérifié que j'avais rien sur moi, on me place à côté de ma mamie, qui me fusille du regard. On va passer un super quart d'heure après ça

Je reste spectateur de la scène, de la violation de mon intimité qui se déroule sous mes yeux. Les keufs tirent tous les tiroirs du bureau, les retournent et les secouent pour les vider sur le sol. Un deuxième officier fait le tri dans les affaires maintenant jetées sur le sol, éparpillées dans un joyeux bordel, et j'ai des larmes de rage au bord des yeux quand je vois à quel point ils ne respectent pas les photos et les affaires de Nala que je garde précieusement

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant