Octobre 2006, Brive la Gaillarde
[NALA PETIJEAN]On patiente dans le couloir, attendant que notre prof de philo fasse enfin son apparition et qu'on puisse bénéficier de ses cours. Parce que depuis la rentrée, on ne l'a encore jamais vue, apparemment elle était en arrêt maladie. Tu parles, elle a surtout les boules de devoir dire au revoir à ses vacances
Une petite brune au teint bronzé nous passe devant, un attaché case en cuir abîmé sous le bras
Olivia: elle s'est trompée d'établissement je crois... le collège c'est pas là. Elle me chuchote à l'oreille, me faisant discrètement pouffer de rire
Bastien: c'est une nouvelle vous croyez ? Il penche la tête vers nous, comme pour s'incruster à la conversation. Parce qu'elle est plutôt pas mal. Il plisse ses lèvres vers le bas
Malik: calmez vous, c'est la prof. Il intervient juste avant de nous passer devant pour pénétrer dans la salle
On s'échange tous un regard circonspect, avant de l'imiter et de rejoindre notre place.
Comme on s'en doutait, il n'y a que très peu de changements dans la classe comparé à l'an précédent. Les mêmes élèves, quasiment les mêmes profs, les mêmes habitudes. Et bien que nous soyons en terminale, avec toute la pression des examens qui va avec, il y a encore un air d'insouciance et de légèreté dans la classe.
Avec le petit groupe, nous prenons place au fond de la classe, le point stratégique et idéalement placé, pile entre le chauffage et la fenêtre. Olivia est à ma droite, et juste après, Nabil, qui a Malik à sa droite. Bastien lui, est à ma gauche.
—bonjour. Je suis madame Pierre, professeure de philosophie
Olivia: j'ai entendu dire que son prénom, c'était Dolly. Elle sourit, amusée
Bastien: comme la brebis qu'ils ont cloné ? Pouah la honte ! Il s'exclame un peu trop fort, attirant le regard noir de la prof
-on se calme les gars s'il vous plaît. Je tente de les remettre à leur place, tout en commençant à saisir pourquoi Bastien et Malik ont été autant séparés. Les deux se regardent, à deux doigts de partir en fou rire. Mais bordel qu'est-ce que je fous là. Je marmonne entre les dents
Olivia: mais va devant Nounoush on t'en empêche pas. Elle me défie du regard
Malik: y'a une place à côté de pue-d'la-gueule si tu veux. Je grimace malgré moi, déclenchant une nouvelle vague de rire
—hé ! Là bas ! Elle regarde dans notre direction. Vous vous calmez ou je vous sépare
Bastien : la tête de ma mère, elle a aucune crédibilité. Il ricane encore bruyamment. Tema la lilliputienne
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[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒
Hayran KurguUn adage nous affirme que les épreuves de la vie consolident les liens forts existant auparavant entre deux personnes. Pourtant, un autre dicton, diamétralement opposé, nous indique que les personnes ayant vécu moult drames, proches ou éloignés de l...