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Mars 2006, Brive la Gaillarde [NALA PETIJEAN]

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Mars 2006, Brive la Gaillarde
[NALA PETIJEAN]

Je règle mon siège et mes retros pour être sûre d'être à l'aise pour conduire. Sur le siège passager, Manou, qui est la seule personne habilitée pour encadrer ma conduite accompagnée, regarde sur sa droite, plus occupée à regarder le paysage qu'à surveiller ma conduite. Je baisse encore un petit peu le rétro intérieur, et souris discrètement à mon copain qui me regarde, un sourire de coin sur les lèvres.

Ce soir, c'est la soirée qu'un garçon de ma classe a décidé d'organiser. D'habitude, c'est Tarik qui nous aurait tous emmené, mais il a dû vendre sa voiture pour régler certaines factures que ses parents ont dû mal à payer. Alors, quand le soir, mon copain m'a rejoint sur mon balcon pour me parler de ça, je me suis directement proposée pour les emmener à la fête.

La banquette arrière est bien pleine, entre les deux fêtes Andrieu et ma meilleure amie, et j'ai la pression, espérant ne pas rater mes démarrages en côte. Ma grand-mère semble avoir senti mon angoisse, puisqu'elle sort un petit gri-gri de son sac, et l'accroche au retro, en exagérant le geste pour être certaine que je le vois.

Je souris doucement en reconnaissant le tissu. C'était un teeshirt qui appartenait à ma maman, et dont l'encolure était parsemée de perles. Je lui avais offert pour une fête des mères, et je crois que c'était son préféré. Elle le portait tout le temps, et notamment cette soirée-là. Je regarde Manou d'un œil étonné, je ne savais pas qu'elle avait récupéré son haut, et qu'elle l'avait découpé, pour prélever le tissu perlé. De loin, on dirait un chapelet, mais on sait toutes les deux ce que cela représente pour nous, et c'est loin d'être religieux. De toute façon, on a perdu foi en Dieu la nuit du drame.

Je démarre, et assez rapidement, je sens que je ne vais pas réussir à conduire avec mes talons. Je me gare alors contre un trottoir, les enlève, et décide de conduire pieds nus. Tarik soupire derrière, exaspéré, et le bras de Manou passe derrière son siège pour lui mettre une claque

Manou: garde ton souffle pour autre chose. Sale gosse. Elle serre les mâchoires et je la remercie dans un simple regard

Je redémarre, et essaie de conduire le mieux possible. Mais il est tard, et je n'ai pas beaucoup de visibilité, alors je roule moins vite que la vitesse autorisée. De toute façon, je ne me sens pas à l'aise pour rouler plus vite. Mais visiblement, ce n'est pas du goût de tout le monde

Tarik: accélère, sinon on arrivera quand la fête sera finie. Il ronchonne. On aurait dû partir hier

Olivia: si t'es pas content, vas-y à pieds

Tarik: je crois que j'irais plus vite de toute façon

-c'est la dernière fois que je joue la bonne samaritaine, Tarik. Je serre le volant. J'ai voulu vous rendre service, vu que vous avez plus de voiture, et t'as vu comment tu me remercies ?

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant