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Le soir même, Nice [NALA PETIJEAN]

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Le soir même, Nice
[NALA PETIJEAN]

J'enfile à peine ma veste, qu'on toque à la porte de ma chambre. Et, sans grande surprise, il s'agit de Nabil. Je l'invite à entrer, le temps de finir de mettre mes bijoux, et je lutte contre moi même pour ne pas baisser le regard, intimidée par ses prunelles qui détaillent mon corps, et plus particulièrement mes jambes nues

Nabil: avril, ne te découvre pas d'un fil

-on est dans le sud, ton proverbe ne s'applique pas chez nous, monsieur le nordiste. Je pouffe de rire

Nabil: tu viendras pas pleurer si t'as froid alors. Il feint d'être sévère

-je te connais, j'aurais à peine un frisson que tu courras m'acheter des plaids et des bouillottes. Il ne dit rien et je souris fièrement, en comprenant que j'ai gagné la bataille

J'attrape mon sac à main, ferme la porte derrière moi tout en glissant la carte magnétique dans une poche de mon sac, et je suis l'algérien dans les rues niçoises, tout en ne me gênant pas pour le mater. Il a dû pousser à la salle, son dos est plus développé que dans mes souvenirs

Un bon quart d'heure de marche plus tard, et nous voilà arrivés dans un restaurant assez chic, et je me remercie intérieurement d'avoir embarqué avec moi cette petite robe en satin, plutôt sexy. Comme quoi, les fameux vêtements « au cas où » servent vraiment à quelque chose

Nabil: on s'prend un apéro ? Mes yeux doivent se mettre à briller, puisqu'il pouffe de rire. Ah ouais, Olivia et toi, vous avez vraiment été biberonnées à la tise en fait

-Olivia elle se coupe, c'est pas du sang qui coule, crois-moi. On ricane comme des imbéciles, et je deviens rouge de gêne quand un couple situé un peu plus loin que notre table se met à me dévisager. Je déteste toujours autant me faire remarquer. Champagne-violette ? Je propose. C'est moi qui paie

Nabil: c'est ton anniversaire nounoush. Il commence à râler, et je lève les yeux au ciel

-justement, faut faire plaisir à la personne. Et mon plaisir, c'est de payer. Il me regarde dépité

Nabil: j'ai pas le choix, pas vrai ? Je secoue négativement la tête, tout en grimaçant. Bon bah, ok, alors. Il cède et je souris de toute mes dents

-et le repas, on se le fait au rouge ? Il me fixe. Rhô ça va ! Je peux me le permettre, j'économise déjà un loyer chez les gars

Encore une fois, Nabil cède, et nous trinquons à ce petit week-end qui ressemble plus à un petit voyage en amoureux qu'à autre chose. Et on pourrait presque le croire, finalement, si l'ambiance dans la pièce n'était pas si tendue entre nous, à l'instant près où nous n'avons plus rien à nous dire. Le silence est assez pesant, et un grand sentiment de gêne, ou de malaise, émane de nos corps. Ça faisait un moment que ça ne s'était pas produit, et j'aurais aimé que ça ne se reproduise jamais. Et pourtant, nous voilà dans cette situation hyper étrange, où on ne peut pas se dire amis, et encore moins amants. Où le silence n'est plus une communication muette entre nous, comme au beau vieux temps. Où ce silence n'est plus un moment agréable est ressourçant. Là, il faut le combler au plus vite. Peut-être parce qu'on se rend compte dans la position ambiguë dans laquelle nous sommes, ce soir, et qu'on ne sait pas quel qualificatif lui donner ?

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant