[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒

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Mi mars 2014, Tarterêts
[NALA PETIJEAN]

Je suis aux Tarterêts 2000 avec René. Initialement, je voulais travailler jusqu'à l'heure fatidique, celle où je vais devoir monter en voiture avec Sarah, Yanis et le patriarche pour aller à Fleury Merogis. Sauf que je me suis faite engueuler par le soixantenaire, qui ne voulait pas me faire bosser aujourd'hui. Du coup, je me retrouve à papoter avec mon futur beau-père, les mains moites, comme si c'était une journée pépère. Sauf que c'est tout sauf le cas

Je vais revoir Tarik après plus de 7 ans de distance. Il aura forcément changé physiquement, mais ce qui me fait le plus peur, c'est surtout sa réaction. Comment il va prendre le fait de savoir qu'on lui a caché mon retour aussi longtemps ? Et comment va t'il prendre la nouvelle de mon mariage avec son frère ? Parce qu'un moment d'angoisse n'arrivant jamais seul, Nabil et moi avons décidé d'officialiser notre relation en leur annonçant notre future union. Enfin, quand je dis « Nabil et moi », c'est surtout lui

Je vois bien que René a le regard inquiet quand il me regarde, et c'est sûrement à cause de mon état fébrile. Mais en attendant, qui serait à l'aise dans cette situation ? Même mon copain, le premier à se moquer de ma grande facilité à stresser dans des situations anodines, n'était pas si serein que ça ce matin quand il est parti voir les garçons à Gagarine. Il a peur lui aussi que son frère prenne mal notre cachoterie, et son énervement serait compréhensible. Et là, le Alexandre, il ne fait plus le malin

Arrête de réfléchir comme ça Nala, tu vas faire un malaise si tu continues

René: je vais les récupérer. Il se lève, et me préviens qu'il reviendra ensuite ici quand Sarah et Yanis seront dans l'auto, pour que je puisse monter avec eux. Et il s'en va juste après cette précision, en me laissant me liquéfier sur place

Au même moment, je reçois un message de mon copain qui m'annonce qu'il est déjà en route pour aller à Fleury, et que nous n'aurons qu'à nous retrouver tous là-bas. Avec un peu de chance, on sera en avance et on pourra avouer notre couple avant la sortie de Tarik

Si quelqu'un veut prendre ma place, je lui cède volontiers

Je ne sais même pas pourquoi on a convenu que je devais monter avec la famille, et non pas avec Nabil. Peut-être parce que l'algérien et moi, on est censés être que des colocataires, ne nous retrouvant dans l'appartement que le soir pour dîner, et ne sachant ce que l'autre fait de ses journées ? Ou alors parce que René s'est dit que Nabil étant toujours en retard, monter avec un chauffeur qui aime autant la ponctualité que moi, ça m'enlèverait un coup de stress ? S'il savait à quel point aujourd'hui, j'aimerais être à la bourre

Je dégaine mon téléphone, et, en ouvrant l'appareil photo que j'utilise comme un miroir, je détaille une énième fois ma tenue. J'essaie de me rassurer tant bien que mal sur le fait que tout est parfait, et que je n'ai rien à retoucher. Mais je ne peux pas m'empêcher de toujours trouver un truc qui cloche. Là, j'ai juste envie de remonter en vitesse dans la chambre que je partage avec Nabil, et trouver d'autres vêtements pour me changer complètement