Juin 2011, Brive la Gaillarde
[NALA PETIJEAN]Si j'avais su que revenir en France allait être autant bourbier, je crois que je serais restée très loin.
J'attrape mon portable, et coupe le réveil. 8h.
La tête encore dans le coaltar, et toujours pas remise du jet-lag et de toute la fatigue accumulée, je traîne des pieds jusqu'à la douche, en espérant que l'eau fraîche me réveille. Dans moins d'une heure, je dois passer des examens médicaux concernant mes douleurs de hanches, et à 11h, je dois repasser le code de la route. Personne ne m'avait prévenu qu'il n'était valable que 5 ans, et que je ne pouvais donc pas repasser le permis de conduire comme je comptais initialement le faire, puisque mon code est périmé depuis 6 mois. On adore ce genre de petits détails complètement débiles de l'administration française
Une fois douchée et habillée, je descends dans la cuisine, là où ma grand-mère enfile une paire de chaussures, avant de se regarder dans le miroir sous toutes les coutures. Je la rejoins, lui embrasse la joue, enfile à mon tour une paire de baskets, et nous voilà en direction du centre médical, où je dois passer je ne sais combien d'examens d'imagerie différents. Il est bien gentil le toubib, mais je crois qu'il a un peu paniqué quand je lui ai expliqué l'état dans lequel j'étais.
A la fin de tout ça, et quand je n'ai plus besoin d'être à jeun, je sors un gros Tupperware de mon sac, et commence à dévorer mes pancakes à même la chaise du bureau sur laquelle je suis assise, tandis que l'homme en blouse blanche devant moi me passe un savon. Soit disant que j'ai trop poussé mon corps, et que j'ai précipité mon arthrose, qui s'étend désormais jusqu'à mes hanches. Il insiste sur le fait que je suis inconsciente, que je dois mettre mon corps au repos, et je ricane intérieurement. S'il croit vraiment que je vais faire la loque sur le canapé, il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au coude
Finalement, je ressors du cabinet avec une ordonnance plus longue que mon bras, et une espèce de pseudo menace, comme quoi le prochain stade de mon arthrose aux hanches sera la prothèse, qu'on n'utilise pourtant qu'en dernier recours pour les plus de 50 ans.
Manou: alors ? Elle dit quand je la rejoins dans la voiture
-arthrose là aussi. Elle sourit de manière débile. Oui, je sais, toi à ton âge t'en as pas et moi oui. Mais je te l'ai toujours dit, toi t'es une fausse vieille
Manou: mais t'as des traitements ? Je racle ma gorge et déplie le papier que le médecin m'a donné, et que j'ai déjà fourré tout au fond de mon sac
-alors: oméga-3, collagène, vitamine D, complexe antioxydants, vitamine C, et extrait de curcumine. A prendre tous les jours au petit déjeuner. Et en cas de crise, anti-inflammatoire steroidien. Et en plus de ça, il veut me faire faire des infiltrations d'acide hyaluronique sur les zones les plus abîmées. Elle souffle. Toi aussi t'as mal au crâne avec tout ça, pas vrai ?
VOUS LISEZ
[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒
FanfictieUn adage nous affirme que les épreuves de la vie consolident les liens forts existant auparavant entre deux personnes. Pourtant, un autre dicton, diamétralement opposé, nous indique que les personnes ayant vécu moult drames, proches ou éloignés de l...