[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒

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Mercredi 5 mars 2014, Tarterêts
[NALA PETIJEAN]

Je stresse

Aujourd'hui, c'est le grand jour. Le carnaval que j'ai réussi à organiser en un temps record va avoir lieu dans quelques heures

Les tables qu'il y avait jusqu'à présent aux Tarterêts 2000 ont été sorties du local pour être disposées sur le bord du terrain de foot, là où aura lieu le goûter, et les quelques paires de mains qui se sont portées volontaires pour m'aider sont en train de disposer les pâtisseries dans des assiettes en carton. C'est là où on se dit que cette cité, c'est juste une grande famille. Toutes les mamans ou presque ont pris l'initiative de faire des gâteaux et autres fritures pour l'occasion. Et heureusement qu'on se retrouve avec d'innombrables kilos de petites douceurs, parce que je vois les garçons qui piochent dedans innocemment à chaque passage. Après, qui suis-je pour les réprimander, moi qui fais la même chose ?

Danaz sort de grosses enceintes de sa voiture, alors que je m'empare d'un des cartons que l'on avait entassés dans la réserve de l'association, et qui contient les pochons de confettis qui vont divertir les enfants tout au long de l'après-midi. Heureusement équipée de ma ceinture lombaire, je décide quand même de prendre toutes les précautions quand je manipule ces lourdes charges

Nabil: tu veux un coup de rein ? Heu... de main ? Il se reprend aussitôt après son lapsus

Danaz: comment ça mon reuf ? Nabil rit nerveusement, mal à l'aise. Même moi je ne sais plus où me mettre, et je sens que j'ai dû me transformer en petite tomate. Calme tes pulsions, les gosses peuvent arriver à tout moment. Il lui flanque une grosse tape dans le dos

Nabil: nan mais Nala c'est juste une pote, commencez même pas. Il réplique quand Danaz commence à ébruiter l'incident auprès de Dieydi et Mackan

Finalement, ils semblent lâcher l'affaire, et alors que je passe à côté de Nabil pour aller chercher un autre carton, je me hisse sur la pointe des pieds et m'approche de son oreille, pour lui glisser discrètement « Je savais pas qu'on demandait sa pote en mariage »

Et là, bien qu'il soit dans mon dos, je l'imagine totalement me regarder avec un petit sourire amusé, pour ensuite loucher sur mes fesses. 1-0 pour moi

Après quelques allers-retours, une grande foule arrive d'un coup, et en entendant les cris de joie des bambins, je me dis que ça va véritablement être le zoo pour tout surveiller. Heureusement que j'ai 4 gugus qui viennent me prêter main forte -sans compter René- eux qui ont l'habitude de côtoyer des hordes d'enfant en overdose de sucre. Comme quoi, ayez toujours un animateur de colo dans votre entourage. Ça sert toujours

Très vite, le buffet est pris d'assaut, et alors que je regarde les enfants, un petit sourire aux lèvres, mon cœur se pince. C'est pour ce genre de sourire que j'ai peut-être fait la plus grosse erreur de ma vie en m'engageant pour l'UNICEF. Parce que j'ai failli faire une croix définitive sur celui qui va devenir mon mari, et que je ne peux que remercier le destin -ou ma mère- de nous avoir permis de nous retrouver sur ce paillasson. Et dire que j'ai failli passer à côté de tout le bonheur qu'il m'apporte pour un choix peu judicieux que j'ai pris des années auparavant