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Quelques jours plus tard, Tarterêts [NALA PETIJEAN]

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Quelques jours plus tard, Tarterêts
[NALA PETIJEAN]

Revenant de ma séance de psy, je me gare dans la cité, et essaie de me motiver à monter à son étage. Maintenant que je sais René sain et sauf, j'ai pris le temps de réfléchir à la conversation que j'ai eu avec Nabil, et qui m'a tant occupé l'esprit. Si bien que j'ai enchaîné les insomnies à me creuser les méninges

Je dois avouer qu'il avait l'air plus serein et beaucoup plus apaisé. Mais peut-être n'était-ce là qu'une trêve, induite par la peur de perdre son modèle ? Après tout, je peux m'attendre à n'importe quoi venant de sa part, même avant cet incident, on avait l'habitude de se prendre le chou, de faire une trêve et de repartir de plus belle dans la haine

Je toque à la porte en bois abîmée, et quelques instants après, des pas nonchalants viennent m'ouvrir

Nabil: salut... il dit avec un petit sourire timide, visiblement surpris de me voir ici. Même moi je me demande ce que je fous là, alors qu'il aurait dû sortir de ma vie. Si je n'obéis pas moi-même à ce que je me suis fixée, on est pas dans la merde

-j'en ai pas pour longtemps, t'en fais pas. J'essaie de dire chaleureusement, et l'algérien me regarde longuement avec des yeux pétillants

Nabil: attends alors... il entrebâille la porte derrière lui, alors que nous nous retrouvons sur son palier. J'te fais pas rentrer, Yanis est là. Il m'indique sous mon hochement de tête. Tu voulais me parler ?

-oui... euh... écoute. J'ai bien réfléchi à notre discussion de la dernière fois... il me fixe, impatient de la suite. Et je veux pas te faire de peine, crois-moi. Il semble comprendre la suite de ma phrase, puisque son regard devient tout de suite plus triste, lui qui avait auparavant une lueur d'espoir dans ses yeux. Mais je pense que c'est mieux qu'on en reste là. Il semble déglutir difficilement. Je doute pas de ta bonne volonté, mais parfois c'est pas suffisant. Tu m'as fait beaucoup de mal, et j'ai pas envie de te donner la possibilité de m'enfoncer encore plus. Parce que tôt ou tard, tu retomberas dans ta méchanceté. Il hoche gravement la tête, pour digérer mes propos. C'est pas que je crois pas en ta capacité à changer, mais-

Nabil: mais je t'ai trop prouvé le contraire en te clashant tous les quatre matins. Il me coupe, et j'acquiesce ses dires. J'comprends

-et puis j'aurais l'air de quoi si je reviens sur ma décision aussi rapidement ? Ma parole n'aurait plus aucune valeur. Je hausse les épaules. Je dois m'en tenir à ce que j'ai dit, sinon tema le message que je renvoie. Je pouffe de rire en baissant la tête. Une nana qui n'a aucune force d'esprit, et qui cède à tout, tout le temps. La street cred' elle se barre loin, là. Il sourit, amusé. Quand tu vis en cité, faut pas montrer ses faiblesses, je t'apprends rien. Revenir sur ma décision, ça ruinerait tout ce que j'ai galéré à construire concernant mon tempérament, tu vois ? Il plisse les yeux, comme s'il cherchait à me comprendre

Nabil: je crois que je saisis un peu le truc, ouais. Il relève la tête vers moi. Mais ce que je comprends surtout, c'est que tu vis trop dans le regard des autres, et que tu penses plus à ce que les gens vont penser de toi et de tes décisions, que ce que tu veux réellement. C'est à mon tour de plisser les yeux. Si on met de côté l'avis des autres, qu'est-ce que tu veux toi, au fond ?

-je veux plus te donner l'opportunité de me faire du mal avec des chauds froids incessants. J'hésite à lâcher un « j'ai envie de me protéger de toi », mais finalement je me ressaisis, alors qu'il opine

Nabil: alors je respecte ce que ton coeur veut. Je le remercie d'un signe de tête, et repars dans la cage d'escalier, alors que sa tête surgit au dessus de moi, et m'interpelle. Prends soin de toi. Je lui fais un petit clin d'œil pour lui dire de ne pas s'inquiéter, et je regagne mon véhicule, là où une mauvaise surprise m'attend

Le pneu avant droit est complètement à plat, enventré par un coup de couteau. L'hospitalité des Tarterêts ne finira jamais de me surprendre

Je déverrouille la Golf, ouvre le coffre pour attraper le nécessaire, et commence à dévisser les écrous, juste après avoir défait l'enjoliveur, avec une pointe de contrariété non dissimulée

—besoin d'aide ? Je sursaute au moment où j'allais poser le cric

-depuis quand tu suis les gens toi ? Je fronce les sourcils sous la surprise

Nabil: j't'ai vu depuis la fenêtre. Et j'sais pas, j'avais envie d'aider une demoiselle en détresse. Il plisse ses lèvres vers le bas, alors que je commence à lever la voiture pour finir de déboulonner la roue

-Ouais, tu peux rester au cas où. Je lui souris, avant de défaire le pneu éventré. J'veux bien que tu m'attrapes la roue de secours. Dans le coffre. Je lui indique, alors qu'il revient déjà vers moi avec la nouvelle roue, qu'il fait rouler sur le sol, entre ses jambes. Merci. Je l'installe sans trop de difficulté, alors que je sens les prunelles du brun qui me détaillent dans le moindre de mes mouvements. La demoiselle n'est pas si en détresse que ça, apparemment. Il pouffe de rire, alors que j'ai posé les écrous, et que je défais le cric pour finir de les visser à fond, la voiture bien à plat. Pour être sûre qu'ils soient bien serrés, je fais ensuite tourner la manivelle en mettant un pied dessus, et en forçant au maximum

Nabil: j'crois qu'c'est bien serré là. Il ricane, alors que je lui tends la manivelle. Tu veux que je vérifie ?

-t'as certainement plus de force que moi, alors vois si tu peux forcer davantage. Je hausse les épaules, alors que je range l'ancienne roue dans le coffre et que Nabil vérifie pendant ce temps les écrous

Nabil: c'est bon. Il me rend l'outil, que je fourre dans mon coffre avec tout le reste du matos

-Bon et bah je suis bonne pour aller au garage prendre un autre pneu et faire vérifier la pression de celui là. Je soupire, désespérée. Vous savez vraiment accueillir les gens ici. Il rigole légèrement

Nabil: c'est pas notre fort la convivialité, ouais. Il se gratte la nuque. J'pense que tu l'avais déjà remarqué. Il grimace

-je l'ai bien expérimenté, ça c'est sûr ! Je lâche une petite pique à son encontre, toutefois sur le ton de la rigolade, et au vu de sa tête, il a très bien compris le sous-entendu

Nabil: bon et bah, bonne route alors. Il se penche vers moi, et me fait la bise avant de me regarder partir, et de me faire un ultime coucou de la main, au loin

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Nala qui choisit de se faire passer avant les autres et qui a pris la décision de ne pas donner de seconde chance à Nabil... vous la comprenez ?
Comment voyez-vous la suite de l'histoire ?
Insta: thereal_auda

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant