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Deux jours plus tard, Bordeaux [NABIL ANDRIEU]

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Deux jours plus tard, Bordeaux
[NABIL ANDRIEU]

On passe d'une ambiance à une autre avec Nala. Y'a deux jours, on était au resto avec ses potes d'enfance, pour fêter son retour sur Bordeaux, son diplôme, ses études, et tout le folklore... et là, j'me retrouve dans le tram qui va nous amener au cimetière où repose sa mère

Apparemment, elle s'en est sentie la force ce matin, en se levant. Le truc lui est venu d'un coup, j'ai pas compris, mais je sais que le plus important, c'est que je sois là pour elle, pour la soutenir dans cette situation délicate. J'ai même pas eu à réfléchir avant d'accepter de la suivre, c'était juste totalement logique

Et là, j'souris comme un hagoun, parce que le nombre de fois où elle a été de passage dans cette ville, sans aller voir sa mère, ça ne se compte pas sur les doigts de la main. Et comme par hasard, elle se sent la force d'y aller, pile quand je suis auprès d'elle. Alors c'est moi qui la rend courageuse comme ça ?

Nala: c'est là qu'on descend. Elle m'indique, avant de bloquer sa respiration, la cage thoracique haute, sous l'appréhension

-hey, torkan, viens là. Je tire son bras pour l'étreindre contre moi. T'as une paire de couilles, j'ai jamais vu ça. Alors t'en fais pas, ça va bien se passer, je sais que tu vas gérer. Elle lâche un petit « mmh » peu convaincue, et j'embrasse son crâne avant qu'elle ne s'écarte de mes bras pour arpenter les derniers mètres qui nous séparent du cimetière

La grille grince dans un bruit à réveiller tous ceux qui sont enterrés là quand on la pousse, et l'atmosphère est tellement lourde et tellement chargée que j'en ai un frisson. Je crois que ma petite tête brune est dans le même état que moi, puisqu'elle grelotte, et que ses mains tremblent tellement qu'elle les serre l'une contre l'autre. Elle essaie de le cacher mais je l'ai vu, alors je tire sur son bras, et enlace nos doigts tendrement les uns dans les autres. Pour qu'elle comprenne que je suis là pour elle

On s'arrête sur sa tombe, et aussitôt, un truc m'interpelle et l'interpelle très probablement aussi. Il y a des fleurs fraîches, les fleurs préférées de Nala, et qui étaient apparemment aussi les fleurs préférées de sa mère. Et surtout il y a un doudou. Le même modèle que celui qui était le sien, avant qu'elle ne l'offre à sa daronne, dans son cercueil. Nala se penche pour les récupérer, et me les donne rapidement, alors que je vois dans son regard qu'elle est troublée. Et il y a de quoi

Nala: tu peux aller les jeter à l'entrée ?

-quand on repartira. J'te laisse pas seule ici. Elle hoche la tête, et s'accroupît pour caresser le marbre. Moi je reste légèrement en retrait, pour lui laisser un peu d'intimité, mais mes yeux dévient sur les inscriptions de l'épitaphe, et je me mets à calculer l'âge que ma meuf avait quand Lucie est morte. 5 ans et demi, peut-être 6.

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant