Avril 2004, Brive la Gaillarde
[NALA AMAURY]Je charge ma barre à 30kg, la mets sur mes épaules comme Solann me l'a montré, et je m'applique sur le mouvement pour débuter mon squat. Je descends lentement, en essayant au maximum de ressentir l'étirement de mes muscles, puis, arrivée en bas, je retiens la position quelques secondes avant de remonter brusquement, en accentuant la contraction naturelle des quadriceps et des fessiers.
Je reprends mon souffle, et m'apprête à recommencer ce même mouvement une deuxième fois, quand un homme en débardeur échancré et au petit short moulant m'accoste.
—t'en as pour longtemps ? J'dois faire mes mollets. Me dit-il d'un ton las
-je finis cette série. J'essaie de rester polie
—il te reste combien de rep ? Je compte dans ma tête
-10. En comptant celle que je m'apprêtais à faire avant qu'on vienne me déranger. Je ne peux m'empêcher de lancer
—bon vas-y. J'attends. Je vois qu'il n'a pas l'air déterminé à partir pour me laisser faire ma série, puisqu'il reste droit comme un piquet juste à côté du rack
-tu comptes rester là durant ma série ou quoi ? Je commence à perdre patience, et repose ma barre sur le rack pour me retourner afin d'être face à lui. Je déteste qu'on me regarde faire ma séance de sport, mise à part Solann vu que c'est le coach
—bah ouais, t'en as pas pour longtemps et comme ça je peux vérifier que tu fasses bien ton exo. Il me dit comme si c'était normal
-merci mais si j'ai besoin qu'on me corrige, je vais pas écouter un pseudo coach en carton qui se croit tout permis parce qu'il a plus de seins que moi. Je lui crache. Je me référerai plutôt à Solann
—nan mais je dis ça pour ton bien. Il tente. J'ai vu que tu avais des genouillères, j'ai pas envie que tu te blesses moi. Il met un petit temps avant de reprendre. D'ailleurs, je suis kiné. Il me fait un sourire carnassier qui me donne juste envie de vomir. Je pourrais peut-être te masser ? C'est super pour la récup. Un clin d'œil intéressé de sa part, et je perds tout le peu de self-control qui me restait
-dégage vite. Je serre les dents, le regard mauvais
—dépêche toi de faire ta série, allez. Il me pousse par les épaules. Comme ça j'enquille avec mes exercices. Ça fait quarante ans que tu récupères de ta série toute légère. T'as mis combien ? Il commence à regarder les disques. 30 ? Il pouffe de rire.
Je vois qu'il s'apprête à renchérir avec une autre phrase prévue pour me dénigrer et détruire toute mon estime de moi, quand je vois une silhouette familière s'approcher de nous. Nabil.
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[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒
FanfictionUn adage nous affirme que les épreuves de la vie consolident les liens forts existant auparavant entre deux personnes. Pourtant, un autre dicton, diamétralement opposé, nous indique que les personnes ayant vécu moult drames, proches ou éloignés de l...