Fin janvier 2012, Paris
[NALA PETIJEAN]Il y a des jours comme ça, où on aurait mieux fait de rester au lit, et de dormir toute la journée. Et c'est typiquement le cas aujourd'hui
J'ai passé la journée la plus pourrie qu'il m'ait été donné de vivre depuis bien longtemps.
Pour commencer, je me suis ramassée la gueule bien comme il faut à mes contrôles, ce qui fait que je commence à douter de mon réel niveau et de mes capacités à décrocher mon diplôme à la fin de mes deux années d'étude. Je savais bien que tout ne serait pas simple, mais je ne pensais pas à ce point, et j'avoue que ça m'a légèrement démotivée
La deuxième chose qui place cette journée en haut de la liste des journées pourries, c'est que je n'ai pas d'amis. Mais genre vraiment aucun. Je ne pensais pas que ça jouerait autant sur mon moral, d'autant plus que j'étais déjà cette fille qui traîne toute seule dans son coin au lycée, mais là, cette solitude et cet isolement, ça me plombe le moral. Peut-être parce que je vois les autres manger et rigoler ensemble, se planifier des sessions révisions ou des virées dans la capitale ? Et moi à côté, j'ai l'impression être transparente. Même pas une invitation pour une soirée étudiante, toujours la dernière à être choisie pour les TD de groupe. Je suis celle qu'on choisit par dépit
Je commence à me diriger vers ma station de RER, les larmes aux yeux en repensant à mes années lycées, la nostalgie de nos conneries me tordant le ventre. Je crois que j'ai pas assez profité de ces trois années, que mon côté « petite fille modèle » devant les profs m'a empêché de me lâcher et de faire de plus grosses bêtises. Ma conscience m'a trop bridé, et aujourd'hui je regrette. J'aurais jamais cru m'en mordre les doigts un jour punaise.
Je joue des coudes pour essayer de me frayer un passage au milieu d'un attroupement, et j'en déduis très vite la raison. Une putain de panne sur les transports en commun. Je soupire, et essaie de calculer sur mon téléphone le temps de trajet qui m'attend. Plus d'une heure, alors que la nuit commence déjà à tomber. Raison numéro 3 pour justifier que cette journée est la pire de toute ma vie.
Je traîne des pieds tout en enfonçant mes écouteurs dans les oreilles, et je lance un playlist de rap qu'Olivia m'a concocté. Je n'ai jamais eu le temps de l'écouter entièrement, et aujourd'hui je pense que c'est l'occasion.
Réussissant à me trouver un trajet moyennement dangereux jusqu'à chez moi, je grommelle dans ma barbe, en regrettant d'autant plus l'époque où j'étais au lycée. Le trajet était moins long, j'avais moins de chance de mourir écrasée, et, qui plus est, j'avais un chauffeur particulier.
J'ai passé toute ma vie à vouloir grandir, à être mature, indépendante et pleine de responsabilités. Être une adulte en somme. Et maintenant, je déteste qu'on me vouvoie, qu'on m'appelle madame et les problèmes d'adultes auxquels je suis confrontée me donne la nausée. J'ai l'impression d'être vieille, et j'aime pas ça
VOUS LISEZ
[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒
FanficUn adage nous affirme que les épreuves de la vie consolident les liens forts existant auparavant entre deux personnes. Pourtant, un autre dicton, diamétralement opposé, nous indique que les personnes ayant vécu moult drames, proches ou éloignés de l...