82

325 22 16
                                    

Août 2008, Mozambique [NALA PETIJEAN]

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Août 2008, Mozambique
[NALA PETIJEAN]

Le visage crispé de Jérémie au-dessus de moi me fait comprendre qu'il est proche de l'orgasme, alors que moi, je simule mon plaisir sous ses coups de rein. Peut-être qu'il était puceau avant moi ? Ça expliquerait beaucoup de choses, comme le fait que je n'ai jamais pris mon pied avec lui. Il ne sait pas y faire comme Nabil, ça c'est indéniable. Lui au moins, il connaissait ce que j'aimais, et je n'ai jamais eu besoin de faire semblant

Je me fais tellement chier que je suis à deux doigts de me rouler les pouces, ou de me faire une manucure, mais comme ça ne se fait pas, je décide d'essayer de penser à quelque chose d'excitant. Peut-être que ça me permettrait de prendre du plaisir, si j'étais stimulée ?

Je ferme les yeux, et un visage très familier arrive devant moi. Deux yeux marron, brillants d'une lueur enfantine, et pleins de malice; un petit sourire de coin, mi séducteur, mi insolent. Une gueule d'ange nommée Nabil Andrieu.

Je pense très fort à ses coups de rein, à son bassin, qui claquait contre le mien dans un mouvement agréable, à la manière dont ses mains touchaient mon épiderme, tantôt dans de douces caresses, tantôt en l'empoignant fermement. A la manière dont nos corps s'emboîtaient parfaitement, à la manière dont nos cœurs ne formaient qu'un. J'ai l'impression de réentendre ses petits râles de plaisir, ses soupirs, ses geignements quand il jouissait.

Je sens que mon bas-ventre commence à s'embraser quand un vide se fait sentir, me faisant réouvrir les yeux de surprise. Jérémie est venu dans la protection, et il s'est déjà levé pour aller la jeter.

Je mords l'intérieur de ma joue pour ne pas pleurer de frustration, et commence à me rhabiller tandis que Jérémie s'assoit dans son lit, et m'observe longuement

Jérémie: je pourrais peut-être te donner un de mes teeshirt. Il me propose

-pour quoi faire ? Il me va très bien celui-là. Je fais glisser le maillot de foot le long de mes cuisses

Jérémie: bah il est vieux. Le blanc est devenu gris, et puis t'es même pas algérienne. Ma gorge se serre. Il ne peut pas comprendre à quel point je tiens à ce maillot de foot. Nabil me l'avait offert quand on était revenus de Marbella. Il l'avait porté quelques jours durant nos vacances chaotiques, après l'avoir fait floqué dans un magasin. Et puis ça veut dire quoi, Ladif ?

-ne cherche pas à comprendre. Je claque. Même quand j'aurais 80 ans, et qu'il ne ressemblera plus à rien, je continuerai à le porter. Il hausse les sourcils, surpris du ton que j'emploie. Garde tes tee-shirts, c'est pas mon genre de dormir avec les vêtements de mon mec. Il reste tout penaud, ne sachant quoi répondre. Bonne nuit Jérémie. J'embrasse sa joue et regagne ma chambre

Je m'y enferme ensuite, et ferme les volets ainsi que les rideaux. Une fois que je suis en totale intimité dans ma pièce, je m'allonge sur le dos, sur mon matelas, et décale légèrement mon string sur le côté. Ma main droite passe d'abord sur l'intérieur de ma cuisse, et remonte doucement vers mon intimité, avant que je ne m'insère un premier doigt. Jérémie ne me satisfait tellement pas que je suis obligée de me débrouiller seule.

Ma main gauche malaxe sensuellement mon sein, dont je pince légèrement le téton, alors que mon annulaire vient rejoindre mon majeur dans des va et vient. Très vite, mon bas ventre s'enflamme et se contracte légèrement.

Parce que, au début de l'adolescence, je me suis souvent masturbée, je connais mon corps quasiment par coeur, et je sais de quelle manière le stimuler pour prendre du plaisir. Et puis, Nabil a affiné les connaissances

J'ondule le bassin, tout en étant plus sèche et plus brutale dans mes coups de poignet, et les contractions de mon bas-ventre sont plus intenses, plus rapprochées. Ma deuxième main glisse sur mon abdomen, et stimule mon bouton de chair, alors que la température monte dans la pièce, et que mon souffle est de plus en plus court.

Quelques minutes après, une longue contraction de tout mon corps, un souffle coupé et un petit gémissement qui sort de ma gorge involontairement mettent fin à la frustration de mon rapport sexuel décevant. Ma tête part en arrière, et mes jambes tremblent alors que mes parois se resserrent autour de mes doigts

Après m'être remise de mes émotions, et avoir repris mon souffle, je replace mon pyjama comme il faut, ainsi que mon sous-vêtement. Je me dirige vers un point d'eau pour me rincer la main, et la sèche ensuite sur ma cuisse nue. Puis, je me glisse sous mes draps, et j'éclate en sanglots, honteuse d'avoir pensé à lui durant ce moment. Honteuse de me rendre compte que finalement, je ne l'ai pas oublié comme je le pensais

Le lendemain

Quand je me réveille, le soleil passe déjà à travers les volets, et les éclats de voix des autres volontaires m'indiquent que j'ai dormi plus longtemps que d'habitude.
Je les rejoins quelques instants plus tard, après m'être habillée et débarbouillée, et je suis accueillie autour de la table par des grands sourires, et du café brûlant

-quoi de neuf  ? Je lance, tout en grimaçant après ma première gorgée. Après autant de temps, je n'apprécie toujours pas le goût amer de l'arabica. C'est quoi tous ces papiers ? Je fronce les sourcils

on planifie la prochaine mission. Ça prend du temps de s'organiser. J'acquiesce

-qu'est-ce qui est prévu ? J'essaie de déglutir le plus vite possible, pour que le café n'aie pas le temps de stimuler mes papilles gustatives. C'est vraiment infecte punaise, qui boit ça volontairement ? Faut être un psychopathe pour préférer ÇA au thé

Jérémie: on avait pensé à l'Éthiopie. Faire de la distribution alimentaire

si vous êtes tous d'accord, j'appelle le siège de l'UNICEF pour qu'ils commencent à récolter les dons alimentaires. Il nous les enverront directement là bas, dans un mois. Je les observe, impressionnée de toute l'organisation insoupçonnée qui est requise

-donc ça veut dire qu'on quitte le Mozambique en septembre ? Ils me répondent positivement. Tout sera fini d'ici là ? Deuxième réponse positive

J'avoue être un peu déçue de ne pas rester plus longtemps ici, parce que j'aurais aimé voir les premiers écoliers recevoir leurs enseignements dans le lieu que nous avons bâti. Mais on m'explique qu'il vaut mieux rester moins longtemps dans les pays, mais en faire plusieurs, que de rester trop longtemps dans un seul. Et c'est vrai que ça parait logique, parce que comme ça, on aide un nombre plus grand de population dans le besoin. Et puis, Élise, une des filles de notre groupe, me rassure en disant que d'autres équipes de volontaires se rendront au Mozambique après nous, pour vérifier si tout se passe bien, et pour pouvoir mener à bien d'autres missions

Jérémie me fixe du coin de l'œil pendant toute cette matinée de planification, et je me doute bien que mon comportement de la veille lui reste en travers de la gorge. Je me promets de lui donner des explications un jour ou l'autre, mais pour l'instant, ce n'est pas à l'ordre du jour, et encore moins dans mes priorités du mois.

Parce que je n'ai qu'une idée en tête: convaincre tout le monde de nous rendre au Rwanda

__
Et après Nala vient nous dire qu'elle a oubliée Nabil 😂 Qui l'a cru ?
J'ai essayé d'être assez soft dans ce chapitre, ce qui explique qu'il est plus court que d'habitude. J'espère qu'il vous a quand même plu et que vous n'avez pas été choqué.e.s, gêné.e.s ou dérangé.e.s par ce « lemon solo »
Insta: thereal_auda

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant