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Février 2011, Corbeil-Essonnes [NABIL ANDRIEU]

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Février 2011, Corbeil-Essonnes
[NABIL ANDRIEU]

A peine levé, je trace vers la cuisine pour me faire des tartines, histoire d'apaiser mon ventre qui crie famine. Sauf qu'au même moment, j'entends un grand fracas émanant du couloir des chambres.

Tarik visser en bas, et mon père est parti amener Yanis à l'école. Autrement dit, ça ne peut être que Sarah

-ça va ? Je lance avant de tendre l'oreille pour intercepter la réponse. Rien. Sarah ? Ça va ? Tu veux un coup de main ? Toujours rien

J'hausse les épaules, me disant que ça ne doit pas être si grave que ça, et tape un premier croc dans mon pain, quand un deuxième bruit se fait entendre, néanmoins plus léger que le premier. Inquiet, je repose mon petit dej sur la table, et ouvre les portes des chambres une par une, dans le but de retrouver ma belle-mère

-Sarah ? J'entends un petit bruit étouffé provenant de la salle de bain, alors je me pose juste derrière, et donne un petit coup sur la porte. C'est moi. Tu vas bien ? Je tends l'oreille et fronce les sourcils en entendant des pleurs. Sarah ? Je peux entrer ? J'attends une réponse, mais elle ne vient pas, alors je décide de pénétrer la pièce sans son aval

Et là, je retrouve la femme qui nous a élevé comme si nous étions ses enfants, prostrée, en boule, contre la baignoire. Elle a le teint pâle, et le visage défiguré par une grimace de douleur. Les yeux bouffis et rouges de pleurs ne font que me confirmer qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Je m'accroupis pour être à sa hauteur et risque une main que je pose sur son épaule. Instantanément, elle s'effondre en sanglots, et se blottit dans mes bras, là où je reste totalement démuni

-qu'est-ce qu'il se passe ? T'as mal quelque part ? Mon cœur s'emballe, pas insensible au fait que Sarah souffre

Sarah: emmène moi aux urgences s'il te plaît. Elle articule, et je me relève juste après

-ok, tes papiers sont dans l'entrée ? Je panique, et je ne sais plus où donner la tête. Elle me répond par un hochement de tête, et je lui tends mes mains pour l'aider à se relever

Sarah: j'y arrive pas. Elle se plie en deux en se tenant le ventre, avant qu'elle ne reparte dans une crise de larmes, peut-être autant paniquée que moi par la situation; et je pense aussitôt à une crise d'appendicite

-je vais te porter, laisse toi faire. Je m'accroupis et passe une main sous ses cuisses, avant que l'autre ne passe dans son dos, et nous nous dirigeons rapidement vers l'entrée, là où après quelques contorsions, j'arrive à attraper son sac à main

Je dévale rapidement les escaliers et passe dans le hall, là où Tarik se lève brusquement de sa chaise, visiblement pas très serein lui non plus face à l'étrange procession

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant