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Le festin des Northwall glissait sur Vadim, tandis qu'il s'éternisait pour Jaya

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Le festin des Northwall glissait sur Vadim, tandis qu'il s'éternisait pour Jaya. En présence de sa tante et de sa cousine, tout lui semblait insipide, y compris les délices servis à table. Peut-être cela provenait-il de son attrait récent pour la cuisine de Cassandore, généreuse en fruits et légumes qu'elle chérissait tant ?

Le roi Frost avait été très heureux de présenter son gendre à sa sœur, Malista, dont les sourcils s'étaient haussés de surprise devant le visage du prince. Lors du mariage, elle n'avait en mémoire qu'un masque blanc dissimulant ces bien surprenantes caractéristiques. Mais après tout, ce fier combattant, à la carrure imposante et robuste, arborait fièrement ses cicatrices qui, sans nul doute, narraient chacune une histoire captivante.

Cette femme très grande, très fine et revêche n'avait accordé qu'un bref salut à sa nièce. Jaya y était habituée, il en était de même depuis son enfance, comme si sa tante gardait une réserve à son égard. Ses cheveux noirs maintenus en chignon serré, elle portait un œil critique constant sur son environnement, contrairement à sa fille, Evanora, qui ne revêtait que de la splendeur et des sourires crédules sous le nez de sa cousine.

Jaya la voyait, elle se pavanait comme une dinde éhontée pour attirer l'œil de Vadim.

Qu'importe les stigmates sur le visage de ce prince ; dans ces noces orchestrées, les sentiments n'avaient guère leur place. Evanora en était consciente, ayant été témoin de l'union de ses propres parents, qui après vingt-cinq ans de mariage, ne parvenaient toujours pas à s'apprécier. L'époux de sa cousine détestée jouissait d'une richesse et d'une influence considérables à Glascalia, c'était bien assez pour qu'elle s'y intéresse. Cette alliance avait largement profité à Alhora et suscitait en elle une envie brûlante.

À ce qu'elle savait de surcroît, il restait encore un fils Blanchecombe à marier... Evanora n'avait peut-être pas tout perdu.

— Alors comme ça, vous êtes éducateur de combat dans l'armée de votre père ?

Malista avait proféré ces mots sans ambages, d'une voix feignant la bienveillance, mais dissimulant une teinte grossière d'autorité que Vadim identifia sur-le-champ. Voilà une bien vilaine sorcière, songea-t-il. Belle en apparence, mais dotée d'un caractère hautain. Il ne renonça point à son aplomb, sachant qu'il demeurerait le plus intimidant des deux.

— Tout à fait, madame. J'enseigne principalement l'art ancestral de mon peuple, le Vhaïka. Un art martial guerrier que nos soldats apprennent pour survivre jusqu'au lendemain. La guerre ne fait pas de fleur, il faut savoir cultiver la terre autour pour rendre les tiges plus vigoureuses et résistantes à l'hiver sanglant qui les attend. Surtout en ce moment.

Quelle verve ! songea la sœur du roi. Il passait du mutisme au grand discours en un claquement de doigts. Ce jeune homme déconcertant se tenait tordu sur la table, dénué de la moindre élégance malgré son sang bleu. Malista l'évalua d'un regard pesant ; pour un fils de l'illustre Byron Blanchecombe, il ne rendait guère hommage à sa lignée en s'affalant nonchalamment sur son siège lors d'un banquet en présence du roi.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant