Garder le Secret 2/7 ✔️

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À en perdre haleine

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À en perdre haleine.

Vadim courait à en perdre haleine à travers les ruelles de Cassandore. L'explosion avait attiré l'attention des citoyens, nichés dans les demeures du village. Les détonations retentissaient, de concert avec les cris des enfants se blottissant contre leurs mères. Des hommes, vaillants ou terrifiés, s'aventuraient hors de chez eux pour prendre connaissance de la situation. Le prince leur ordonna avec force de regagner leurs foyers et de se barricader. C'était le Marqué... Nombreux furent ceux qui n'eurent le temps que d'apercevoir sa silhouette filer avec agilité vers l'entrée de la cité, planant presque au-dessus des pavés et des barrières. Ses paroles résonnèrent, et personne n'osa lui tenir tête.

Un ordre incontestable qui apporta un vent de panique dans tous les cœurs l'ayant écouté.

Au sommet du Beffroi, dans son bureau seigneurial, Byron observait le nuage de fumée depuis sa fenêtre. Plaqué devant celle-ci, ses yeux impitoyables analysaient ce phénomène, tandis qu'une sensation âcre lui brûlait la gorge. Frost, à ses côtés, avait ressenti les vibrations de l'explosion jusque dans ses pieds. Un violent orage par une journée radieuse. Ce n'était pas normal, et son cœur tambourinant contre sa cage thoracique pressentait un danger imminent. Un danger colossal.

— Qu'est-ce que c'est... ? murmura Frost, avant d'être interrompu.

La porte du bureau s'ouvrit en trombe, dévoilant les sueurs d'Horngrad. Essoufflé, l'homme en noir semblait avoir couru de toutes ses forces. Les deux rois se tournèrent vers lui.

— Sire, Starania est aux portes de la ville et sont en train d'attaquer le mur. Ils veulent à tout prix entrer !

Serait-ce possible ? Non... ces fourbes n'auraient pas eu une telle audace, songea Byron. Cependant, la gravité de son fidèle bras-droit fit éclore une rancœur amère au creux de son ventre. Elle s'intensifia, s'amplifia, jusqu'à le remplir d'une colère lourde et sourde. Comment avaient-ils pu oser... ? Il ne pouvait tolérer cette offense, cette injure à son nom ! Balayant le sol de sa cape, le père Blanchecombe quitta le bureau d'un pas déterminé, suivi de près par son allié de pouvoir.

— Horngrad, allez me chercher un cheval, tout de suite ! Je vais leur montrer qu'on ne s'attaque pas impunément à ma précieuse cité ! Appelez les troupes armées, nous allons les accueillir comme il se doit.

Derrière lui, Frost pensa une seconde à Jaya. Il ne l'avait pas revue depuis leur retour du Colosseum. Elle s'était plainte de douleurs corporelles et avait préféré partir se reposer dans sa chambre. Avec ce qu'il était en train de se passer, il était préférable qu'elle reste ici, en sécurité, loin du tumulte. Il espérait simplement qu'elle ne cède pas à la curiosité ou à la peur après avoir entendu ces détonations. Il la désirait loin de ce pernicieux combat qui s'en venait.

Il était encore à mille lieux de se douter que sa chère fille y était pourtant en plein cœur.

Une nouvelle grenade éclata, visant cette fois les imposantes portes de bois qui scellaient l'entrée de la cité. Des débris jaillirent, les gonds se détérioraient, prêts à céder sous l'assaut des hommes de Zeph. Depuis les guérites, Leftheris clamait à ses soldats d'abattre quiconque s'approchait des portes. Nul ne devait franchir les remparts de Cassandore. Tels des oiseaux de proie, les flèches fendirent l'air, transperçant les chairs et exacerbant les cris de douleur.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant