La Cruauté Staranienne 3/10 ✔️

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Vadim passa la nuit à l'extérieur, cherchant inlassablement un moyen de franchir le pont

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Vadim passa la nuit à l'extérieur, cherchant inlassablement un moyen de franchir le pont. Il avait arpenté la falaise dans sa totalité à plusieurs reprises, espérant découvrir d'autres passages praticables, même par la plage. Hélas, ce pont, édifié des siècles auparavant lors de l'arrivée des premiers colons cassandoriens, et renforcé au fil du temps, demeurait l'unique point d'accès reliant la cité au reste du territoire par voie terrestre. Tenter la traversée à la nage sans cheval s'avérait trop périlleux ; il serait ralenti et affaibli, car il ne pourrait emporter que peu d'armes avec lui.

Le prince avait gambergé jusqu'à l'aurore bleuissante.

Sur le précipice, Vadim ne ressentait aucune fatigue, juste de la rage contre lui et cette nature qui ne l'aidait pas. Il n'y avait plus qu'un seul moyen de passer, désormais, et il s'avérait le plus dangereux de tous.

Devant sa méditation silencieuse et analytique, l'un des soldats l'accompagnant dans ses recherches osa s'approcher de lui.

— Mon prince, ça ne sert à rien. Hormis à la nage, il n'y a aucun autre moyen de passer. Nous allons devoir trouver une solution immédiate à ce problème. Le roi a commandé aux charpentiers de sortir leurs plus grandes scies pour abattre de grands arbres qui pourront peut-être former un nouveau pont temporaire. Nous devrions les attendre...

Les attendre ? Cela équivaudrait à gaspiller un temps précieux. Couper un arbre, le tailler, l'attacher au système tracteur pour l'emmener ici et le placer sans le faire tomber dans le vide... Dans trois jours, ils seraient encore là, à ce tourner les pouces pendant que Jaya était aux mains de ces porcs.

L'œil sur l'horizon, Vadim n'avait guère envie de s'énerver et de dénoncer l'ineptie affligeante de ces hommes. Il savait que cela ne ferait qu'accroître leurs soupçons à son égard quant à la suite de son plan ingénieusement élaboré dans son esprit.

— Attendez-les si vous voulez. D'ailleurs, vous pouvez rentrer, je n'ai pas besoin de vous ici. Je vais faire un dernier tour. Dites à mon frère et aux charpentiers qu'ils ont intérêt de se bouger.

La froideur dans sa voix, malgré son calme apparent, glaça la poignée de soldats en place derrière lui. Il était préférable de ne pas défier les directives du Marqué. La disparition de sa femme le touchait visiblement en plein cœur. En petits groupes, les hommes se dispersèrent en direction de Cassandore, laissant enfin leur supérieur seul. Lorsqu'ils furent hors de vue, éloignés au cœur de la forêt, Vadim inspira profondément.

Jaya...

Ce qu'il s'apprêtait à faire au grand jour, c'était pour elle. Qu'importent les périls que cela impliquait ! Il préférait les affronter lui-même plutôt que de laisser sa bien-aimée en être la victime. Il ne craignait ni le danger, ni la mort. C'était le seul moyen. Descendant de sa monture, Vadim s'avança jusqu'au bord de la falaise vertigineuse. Elle s'élevait si haut, des centaines de mètres au-dessus de la mer. Les roches calcaires, sculptées par le ressac tout autour, étaient si acérées et coupantes que chuter serait inévitablement fatal.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant