La Cruauté Staranienne 7/10 ✔️

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Le ciel était noir

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Le ciel était noir. Aucune menace n'était en vue. Le calme plat.

Sous les ordres de leur roi, des soldats staraniens avaient été dépêchés sur les postes de surveillance aux portes de la ville, afin de surveiller l'activité aux alentours. Kyos avait été clair : Cassandore allait venir très bientôt, peut-être même ce soir afin de récupérer leur princesse. Les troupes dans les vallées n'avaient pas envoyé de signaux, ni d'oiseaux messagers, ce qui signifiait que tout allait bien pour eux. Seulement, il ne fallait pas s'endormir sur ses espérances. En temps de guerre, garder l'œil ouvert se voyait primordial.

Dans l'espoir d'être prêtes à attaquer, des troupes avaient été formées en ville, enchaînant les patrouilles sous les yeux des villageois enfermés chez eux et redoutant la suite des événements. La peur au ventre, quasiment personne n'avait pu quitter Starania à cause des soldats barrant toutes les sorties et beaucoup pensaient fuir le lendemain matin, à l'aube, par les flancs forestiers.

La lune brillait à travers les épais nuages au-dessus de la canopée. Pas un seul bruit venait troubler la surveillance des hommes sur les guérites, fixant l'horizon boisés, hormis celui du tonnerre grondant par moment. Un orage se levait, mais sans la pluie. Seulement, l'air semblait lourd, ce soir-là. Les chouettes n'hululaient plus, le vent solitaire battait dans les branchages denses des hauts arbres entourant la ville. Une angoisse latente, une menace tapis dans l'ombre, guettant leurs moindre faits et gestes.

Des yeux scintillants les observaient dans les buissons.

L'armée des Blanchecombe était arrivée à destination et ses sommités n'avaient pas attendu pour se rendre en tête de ligne, proche de la muraille fortifiée. Du haut de leur promontoire de terre, de roches et de verdure, ils étaient invisibles, mais voyaient tout.

Son regard ardent émergeant d'un enchevêtrement de feuilles, Vadim serra les mâchoires. Une furieuse tentation de trahir sa vigilance habituelle pour foncer dans le tas l'envahissait. Il sentait que Jaya était toute proche, presque comme si son âme appelait la sienne à l'aide. Il mourait à l'idée de la retrouver et s'assurer de son bien-être. Ses pensées étaient inlassablement dirigées vers elle. Toutefois, le calme s'imposait pour mener à bien cette mission d'infiltration.

Un... cinq... dix... vingt... trente-cinq...

Vadim compta près de cinquante hommes sur les guérites. Leftheris, lui, en compta cinquante-cinq avec ceux perchés dans les tours. Si leur plan marchait comme ils le souhaitaient, ils passeraient ces portes sans trop de problèmes. Il suffisait de donner le signal.

Se tournant, Vadim adressa un signe de la main à son frère qui, à son tour, transmit le geste à Byron et Frost, juste derrière lui. Les guerriers suivirent avec harmonie le mouvement de bras de leur souverain. Armant son arc en silence, un soldat extirpa un paquet d'allumettes qu'il confia à un camarade. Ce dernier en gratta une et enflamma la pointe de la flèche généreusement imbibée d'alcool.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant