Le Jugement du Martyr 5/7 ✔️

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Au crépuscule, la porte du pénitencier s'ouvrit sur une frêle silhouette

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Au crépuscule, la porte du pénitencier s'ouvrit sur une frêle silhouette. Sur sa route, Jaya avait vu l'engouement que prenait l'annonce de la mort du prince déchu. Les soldats s'affairaient à dresser la potence sur la grande place centrale, tandis qu'Horngrad, bourreau du royaume, choisissait méticuleusement les cordages les plus robustes pour la cérémonie solennelle prévue à l'aurore du jour suivant. La princesse n'avait pu lever les yeux sur eux, la vision du nœud coulant lui étant insupportable.

Escortée par deux gardes dévoués, elle avait quitté son carrosse pour arpenter les interminables couloirs de dalles polies de la prison cassandorienne. La jeune femme avait choisi de venir en solitaire, ne souhaitant la présence d'aucun compagnon, encore moins celle de son père ou de Byron. Elle avait besoin d'être un peu seule avec lui.

On lui avait donné l'autorisation en tant qu'ultime adieu.

Arrivé au bout du couloir où les geôles s'alignaient les unes à côté des autres, une porte au fond semblait éloignée de toutes. C'était la salle d'isolement pour les cas les plus spéciaux ou difficiles. Vadim était là, juste derrière. Jaya pouvait le sentir sans même le voir.

— Veuillez me laisser seule avec lui.

— Princesse, nous ne pouvons vous laisser seule, c'est un ordre du roi et du haut conseil religieux. Et s'il se montrait violent avec v...

— C'est mon mari ! rugit-elle avec ferveur. Il ne me fera aucun mal ! J'ai le droit de rester seule avec lui, alors partez ! C'est un ordre !

Les deux hommes se regardèrent. Elle avait l'air terriblement à cran, quasiment prête à pleurer.

— Nous resterons derrière la porte si vous avez besoin, princesse. Mais faites attention.

Qu'ils se taisent, elle n'avait pas besoin de leurs conseils ! Poussant la porte, Jaya y découvrit un autre corridor. Plus sombre, plus angoissant encore. Une vieille lampe à huile apportait un fil de lumière orangée bien maigre dans cette pénombre. Un pas, puis un autre. Jaya referma le passage derrière elle.

Un pas, puis un autre. Une cellule isolée se trouvait tout au fond.

Un pas, puis encore un autre. Elle s'arrêta.

Une forme était adossée dans les tréfonds obscurs du cachot. Malgré son importance et sa grandeur, sa tête était tristement baissée et ses épaules affaissées. Jaya tremblait de tout son être.

— Vadim ?

Quand il entendit ce minime éclat de voix, un réconfort dans sa croix, le prisonnier releva la tête. Ses yeux gorgés de peine s'illuminèrent aussitôt.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant