La Sélection des Soldats 4/7 ✔️

683 117 84
                                    

Folle de rage et de désespoir, Aube avait attendu trois jours

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Folle de rage et de désespoir, Aube avait attendu trois jours.

Trois jours lui paraissant une éternité. Trois jours à cravacher lors des entraînements avec l'amertume de voir Vadim. Trois jours à boire au logis sous les yeux lourds de la tenancière. Trois jours à pleurer le soir, dans sa chambre ridicule.

C'était elle qui était ridicule...

Trois jours... Trois jours qu'elle les avaient vu dans l'entrepôt, coucher ensemble. Une image qui ne quittait pas ses pensées. Ça lui faisait mal d'y croire trop fort, puis la seconde d'après, abandonner. D'aimer dans le vide, se faire une entorse au coeur, une fracture dans l'âme. Elle refusait de voir la vérité en face, c'était bien trop douloureux. Se dire que Vadim était réellement amoureux de cette fille lui donnait envie de régurgiter son maigre repas. Il ne pouvait aimer...

Son cœur était froid, il ne savait comment s'attacher à quelqu'un. C'était ce qu'il lui avait dit, des années auparavant. Elle avait appris à vivre avec ça, se dire qu'il ne l'aimerait probablement jamais vraiment. Durant longtemps, elle avait cru qu'en lui donnant des doses d'amour, il finirait par ressentir quelque chose.

Peut-être autre chose que l'amitié, ou même le désir...

Elle s'était fourvoyée... Comment pourrait-il aimer cette maudite princesse qui l'avait tant rejeté et maltraité ? Alors qu'elle, la pauvre et malheureuse Aube, lui était fidèle depuis des années.

Cela faisait monter un dégoût acide dans sa gorge.

Trois jours à déambuler dans les rues du village de Cassandore après avoir quitté le camp. Trois jours à scruter les alentours comme une aliénée à la recherche de l'objet de ses convoitises.

Trois jours avant qu'elle ne tombe enfin sur Jaya.

Cette sale petite catin faisait ses emplettes au marché du village, toute seule, s'émerveillant de façon écœurante devant le moindre coquillage qu'elle voyait. Les étincelles dans ses yeux et son sourire niais reflétaient toute sa candeur affligeante...

Cachée au crochet d'une bâtisse résidentielle, Aube grimaça, ses yeux hurlants comme un feu qu'on ne pouvait éteindre. Qu'est-ce que Vadim pouvait lui trouver d'attirant hormis le physique ? Elle semblait bien trop pure, bien trop stupide pour qu'il s'y intéresse autrement que pour le profit. Oui... C'était uniquement pour cela, elle en était persuadée au fond d'elle.

Les gens du village la regardaient avec un grand sourire, les enfants s'arrêtaient pour la saluer avec respect, même Monsieur Jackar, ce vieux croûton séché par le sel de mer, l'admirait.

Qu'est-ce qu'ils avaient tous avec elle, par Ymos ?

Jaya se dirigeait enfin vers elle après avoir payé son coquillage.

C'était le moment d'agir.

Quand l'héritière passa au tournant du mur pour regagner le chemin du Beffroi, elle fut arrêtée par une silhouette. Un spectre en guenilles se mouvant dans la pénombre blafarde d'une ruelle.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant