Une Beauté Captivante 3/5 ✔️

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Au gré de l'horloge, les heures s'écoulaient, folles et insaisissables, martelant le cœur de Jaya avec une insistance inépuisable

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Au gré de l'horloge, les heures s'écoulaient, folles et insaisissables, martelant le cœur de Jaya avec une insistance inépuisable. La lettre de son père résonnait en elle, telle une élégie funeste qui hantait son esprit. Elle avait cru, naïvement, que ces recherches absurdes finiraient par s'évanouir, englouties par le mirage qu'elle et Vadim avaient habilement tissé. Pourtant, le roi Frost n'avait jamais renoncé. Inlassablement, il avait retourné ciel et terre pour retrouver cet homme chimérique.

Et il l'avait trouvé.

Serait-ce Tiordan ? Non, cela paraissait inconcevable... Ça ne pouvait pas être lui. S'il était toujours en vie, il n'aurait sûrement pas commis l'imprudence de demeurer aux abords de la cité. Néanmoins, une appréhension tenace, enracinée profondément dans sa chair, la tourmentait d'un doute lancinant et douloureux.

Et si, contre toute attente, c'était véritablement lui ? S'il n'était pas mort ? Qu'est-ce que cela changerait de toute manière ? Elle se devait d'accepter l'inéluctable. Leur histoire était vouée à l'échec dès l'instant où Vadim l'avait épousée. Plus rien ne serait comme avant. La seule chose qu'elle pouvait encore accomplir en son nom, c'était de laver son honneur et d'œuvrer pour sa libération. Ainsi, le sacrifice de Symphorore, perdue dans la nature, ne serait pas inutile.

Des coups légers résonnèrent à sa porte. Il était déjà minuit ? Elle n'avait pas vu le temps passer à force de ruminer, face à sa fenêtre.

Un long châle sur les épaules, la jeune femme ouvrit à Vadim, lui aussi gardé du froid sous une cape.

— Tu es prête ?

D'un acquiescement silencieux, elle approuva. Ensemble, ils s'enfoncèrent dans la nuit, se fondant dans l'obscurité grâce aux pouvoirs de Vadim. Les sentinelles en faction ne sentirent pas leur présence, errant dans la cité jusqu'aux collines. L'immersion dans la forêt apaisa la tourmente de Jaya. Au moins, en ces lieux, il n'y avait personne, et Vadim pouvait rappeler ses talents de camouflage. Chaque fois qu'elle contemplait ces écailles invisibles, altérant l'atmosphère alentour, la jeune femme ne pouvait réprimer un frisson mêlé d'émerveillement. Le Risen était prodigieux, tout comme l'artiste qui le manœuvrait.

S'immisçant dans les taillis, Vadim l'incita à le suivre. Plus elle s'efforçait de maintenir une distance, plus son corps se rapprochait de lui, comme guidé par une force irrésistible. Tel un aimant attiré par le métal, la jeune femme demeurait inlassablement à sa suite. Encore quelques centimètres, et elle pourrait effleurer sa cape. Ce n'était pas par crainte de l'égarer, car elle commençait à connaître le chemin, ni même l'aspiration à se nicher auprès d'une source de chaleur humaine pour atténuer les aiguilles du froid. Non, Jaya souhaitait simplement être près de lui, apprivoiser ces sentiments naissants à son égard, depuis qu'il s'était dévoilé à elle.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant