Un Homme Marginal 4/4 ✔️

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Jaya n'avait pas vu le temps passer durant l'entraînement

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Jaya n'avait pas vu le temps passer durant l'entraînement. La fin était arrivée et les soldats rentrèrent chez eux, libres comme l'air et le corps courbaturé. Certains ne prirent même pas le temps de saluer Vadim, comme s'ils le fuyaient. Celui-ci n'en avait cure, il était habitué à ce que les gens s'écartent sur son chemin. Seule Aube s'arrêta pour lui parler, à l'autre bout du camp.

De loin, Jaya les observa, n'entendant pas un mot de leur conversation. Or, Vadim avait l'air tendu. Sa mâchoire se crispa au moment où les yeux de l'apprentie se posèrent sur la princesse. Même à plusieurs mètres d'elle, elle sentit le choc traversant Aube, puis la fureur l'emplissant à son égard.

Qu'est-ce que Jaya avait fait pour mériter un tel regard ?

Telle une bête sauvage, Aube se retira du camp d'un pas irascible, laissant derrière elle une noble épouse stoïque qui espérait lui faire comprendre que son comportement lui était insignifiant. Cependant, la soldate la frôla avec mépris, la foudroyant sur place. Un sentiment d'indignation s'empara de la brune : quel était le problème avec ces cassandoriens ? Était-ce trop demandé de réclamer un peu de respect ?

— Excusez-la, Madame Blanchecombe. Aube n'est pas habituée à voir des femmes sur le camp, un peu comme tous les apprentis.

Elle se retourna pour croiser Vadim qui la dépassait. Il glissa nonchalamment sa main dans ses cheveux blonds cendrés plus longs sur le côté, les ramenant à l'arrière de son crâne. Quelques mèches rebelles se détachèrent pour reprendre aussitôt leur place initiale.

— Vous devriez songer à apprendre le respect à vos soldats, ça ne leur feraient pas de mal. Ils sont d'une impolitesse...

Il lui envoya un petit sourire narquois qui irrita la jeune femme.

— J'y penserai.

Jaya plissa les yeux, ne croyant aucunement à ses paroles. Il se fichait d'elle. Elle osait espérer que cet homme apprenne également les bonnes manières et cesse de jouer les enfants espiègles. Il en avait dépassé l'âge depuis longtemps.

— Laissez-moi vous raccompagner au Beffroi, Madame Blanchecombe.

— Cessez de m'appeler ainsi, par pitié !

— Oh... Comment dois-je vous appeler, alors ?

— Simplement Jaya, c'est suffisant.

Le ricanement de Vadim lui hérissa le poil. À croire qu'il faisait exprès pour l'ennuyer et, secrètement, c'était un peu vrai. Le nez bien haut, elle partit sans lui, sans se retourner et sans un mot de plus. Elle avait assez visité pour aujourd'hui. La crispant de l'intérieur, les pas du prince la talonnèrent.

— J'ose croire que ma proposition ne vous intéresse pas. Dans ce cas, c'est vous qui me raccompagnerez au Beffroi.

Elle ne rétorqua pas, la mâchoire serrée au point de s'en briser les dents. Autant ne pas le calculer, c'était une perte de temps. En traversant de nouveau le village, ils croisèrent des travailleurs et des passants, tous affairés à finir leurs activités avant le coucher du soleil. Cependant, quelque chose avait changé depuis sa dernière visite en solitaire. Les gens semblaient heureux et en harmonie avec la belle journée, mais dès qu'ils aperçurent Vadim, ils s'écartèrent, lançant des regards en chien de faïence, certains apeurés. Des murmures s'élevèrent dans leur sillage. Jaya eut du mal à gérer son souffle face à un comportement si étrange.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant