Préjugés et Oreilles Indiscrètes 5/7 ✔️

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Deux jours s'égrenèrent

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Deux jours s'égrenèrent.

La production des armes était bientôt terminée. Vadim s'était montré plus qu'intransigeant pour accélérer le travail des forgerons qui désiraient tout, sauf le contrarier. Si les choses se déroulaient sans accrocs, demain à l'aube, ils seraient prêts. Prêts à partir vers Starania, comme le voulait Byron.

Ce qui terrifiait Jaya.

Vadim allait devoir s'y rendre aussi. Il s'en irait à la guerre, laissant Jaya seule au Beffroi, en proie à ses tourments. Que se passerait-il s'il ne revenait pas ? Si un malheur frappait ses proches ? Si Cassandore perdait la bataille ? Elle serait anéantie. Elle savait son mari fort et prudent, mais un malheur était si vite arrivé.

Son enfant grandirait sans père, elle devrait l'élever seule dans son chagrin. Ce pourquoi, elle chercha du réconfort dans sa solitude, une aile pour la recouvrir, une oreille pour l'écouter. La première personne lui venant en tête était Varvara.

Son amie était toujours là pour la consoler lors des coups durs. Ses douces paroles avaient le pouvoir de panser ses doutes et ses peurs. Or, celle-ci l'évitait encore.

Pourquoi ?

Jaya s'interrogeait sincèrement sur la raison pour laquelle Varvara l'évitait ainsi. Autrefois si bavarde, elle ne tentait plus d'engager la conversation. Elle détournait la tête et s'éclipsait dès qu'elle croisait Jaya, lui adressant un regard noir. Si noir que la princesse en était bouleversée, désemparée face à ce changement de comportement soudain et perturbant. Que lui arrivait-il ?

Et si Omaima lui avait interdit de lui parler en apprenant qu'elle connaissait sa relation avec Leftheris ? Son amie se montrait très soumise à sa mère quand celle-ci abattait sa sévérité ou sa violence sur elle. Ou bien, était-ce simplement à cause du banquet ? Jaya devait le savoir, la confronter et comprendre.

Arrivé le soir, marchant avec énergie dans les couloirs du Beffroi, Jaya se dirigea naturellement vers le salon de thé. Dans son rituel, elle savait que son amie terminait toujours le rangement de cette pièce avant d'aller aider en cuisine. Poussant lentement la porte, l'héritière ne fut guère surprise de la voir, plumeau en main, à épousseter les dernières étagères.

Le grincement de la porte attira l'attention de Varvara.

Elle tourna la tête, se figea.

Jaya...

Son corps se figea, tremblant devant l'objet de sa rancoeur au point où elle était prête à lâcher son arme ménagère au sol. Que venait-elle faire ici ? Que lui voulait-elle ? Varvara l'accueillit dans un silence amer. Les deux femmes se jaugèrent durant une éternité, aucune n'osant briser le calme de la pièce.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant