La Reception 4/8 ✔️

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Les violons chantaient, de concert avec la mélodie langoureuse d'un piano

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Les violons chantaient, de concert avec la mélodie langoureuse d'un piano.

Un somptueux décor de tapisseries s'insérant dans des marbreries d'ivoire, sous un plafond éclairé de quatre lustres monumentaux et douze bras de lumière, la salle de réception dévoilait sa beauté aux convives ravis. Pour fêter l'arrivée de l'été, des guirlandes de fleurs multicolores avaient été suspendues sur les murs rehaussés de dorures. Le triomphe de l'or et du soleil. Le sol miroitant reflétait la danse d'innombrables corps égaillés par l'orchestre royal jouant leurs accords d'une justesse ahurissante.

Les Blanchecombe ne demandaient que l'excellence, hors de question de les décevoir.

Dans cette masse étouffante, Jaya soupira. Qu'est-ce que ces réceptions pouvaient être ennuyeuses ! Elle lui rappelait sans conteste le bal de la floraison.

La belle brune avait consacré l'essentiel de la soirée à échanger des poignées de main avec des personnalités nobles et sans saveur, qui ne manquaient pas de s'émerveiller ou de s'offusquer face à sa tenue. Vadim avait fait fort pour choisir cette robe qui suscitait tant de débats... Elle, qui détestait être le centre d'attention, semblait vouée à l'inévitable. Par moments, certains rares invités lui demandaient ce que cela faisait d'être l'épouse du prince aîné. Jaya leur rétorquait aussitôt, tout en restant polie, qu'elle l'ignorait, vu qu'elle était mariée au cadet. Elle avait vu la gêne naître sur leur visage, tout autant que l'incompréhension, alors qu'ils se confondaient en excuses.

Qu'est-ce qui leur prenaient ? Elle espérait au moins que Leftheris soit épargné par ces questions gênantes. Elle serait elle-même gênée, dans le cas contraire, vis-à-vis de lui, mais aussi de Vadim.

Des regards envieux se posaient sur Jaya, principalement ceux d'hommes, qui observaient de loin cette délicate colombe, protégée par l'aura du Marqué, qui veillait constamment non loin d'elle.

Comment l'approcher avec cet énergumène dans les parages ? Il était impossible de lui adresser la parole, encore moins de l'inviter à danser. De toute façon, Vadim n'aurait jamais consenti à cela. D'ores et déjà, leurs œillades insistantes envers son épouse attisaient le feu de son tempérament. Il était conscient de ce qu'un homme, même s'il se prévalait de noblesse, pouvait penser face d'une femme aussi séduisante.

Les arrières-pensées, l'imagination, la vulgarité...

La perversité...

Cette maudite réception était un cauchemar pour lui rien que pour cela. S'il s'écoutait, il aurait tout balayé de sa rage jusqu'à en faire jaillir les boyaux de ces salopards éhontés. Son animal intérieur hurlait de bondir à leur gorge pour que plus jamais il n'ose porter un œil sur Jaya.

Il n'avait qu'un souhait secret : partir d'ici et emmener son épouse avec lui loin de ces rapaces avides de sa beauté.

Celle-ci avait d'ailleurs bien remarqué que la majorité des convives évitaient soigneusement de s'approcher d'elle lorsqu'il était présent. Ils se dérobaient timidement à sa vue, même lorsqu'il portait son loup, à l'inverse de Leftheris, qui captivait l'attention et les éloges de tous. Son rang de général constituait le thème central de la soirée au sein de la noblesse.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant