Le Garçon Perdu 5/5 ✔️

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Vadim avait dû assurer à Jaya que sa tante était partie avant qu'ils ne puissent à leur tour quitter l'auberge

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Vadim avait dû assurer à Jaya que sa tante était partie avant qu'ils ne puissent à leur tour quitter l'auberge. Qu'est-ce qu'elle était venue faire ici ? La princesse l'ignorait et se posait mille questions concernant cette rencontre fortuite. Il était peu commun de voir sa tante Malista fréquenter de tels lieux où la pauvreté régnait en maître. Heureusement, celle-ci ne l'avait point aperçue...

Amaros, quant à lui, souffla un bon coup, ravi d'avoir échappé aux griffes de Madame Naezia. Il n'avait pas hésité à suivre son cousin à pied levé, loin de cette douteuse mégère et de sa gigantesque paire de seins. La question suivante était de déterminer où laisser l'adolescent pour la nuit. Jaya médita un instant. Il devrait partir à l'aube en direction de la forêt pour ne pas être repéré. Il lui fallait dénicher un lieu sûr à proximité des bois environnants, et fort heureusement, elle en connaissait un.

Un endroit où elle n'était plus revenue depuis longtemps.

Conduisant Vadim et Amaros aux confins boisés d'Alhora, leur périple les mena jusqu'à une colline enneigée. Le sentier, enfoui sous une épaisse couche blanche, demeurait intact, indice que nul n'y avait mis les pieds depuis un certain temps. C'était donc vrai...

Symphorore...

La cabane était déserte. Nulle lumière ne filtrait des fenêtres, aucun mouvement, aucune chaleur n'en émanait. L'intérieur était vide de toute présence. Le porte-manteau, simple branche taillée et vernie, ne supportait ni pelisses, ni écharpes. Le feu dans l'âtre s'était éteint depuis belle lurette, réduit en cendres face à la froideur de la nuit sévissant entre ces murs. Une vieille écuelle vide sommeillait encore sur la table...

Elle était vraiment partie... et n'était pas revenue.

Cette hutte de bois qui avait pourtant accueilli tant de ses joies ne laissait en Jaya qu'un sombre sentiment de tristesse, d'abandon. Des parcelles de souvenirs s'animaient devant elle ; des éclats de rire, des jeux de mains amicaux et des baisers cachés. Tout était si vite parti en fumée... Toute son adolescence, sa jeunesse insouciante où elle ne pensait qu'à vivre et s'amuser avec ses amis... Tout...

Tout avait disparu...

— C'est quoi cette cabane ?

La voix de Vadim la sortit de ses lointaines pensées. Derrière elle, celui-ci couvrait l'humble demeure d'un œil analytique.

— C'est la maison de mes anciens amis. Elle est à l'abandon, personne ne saura qu'il était ici.

Le blond lui jeta un regard oblique. La maison de ses amis ? Étaient-ce ceux auxquels il pensait ? « Lui » en particulier ? Avançant à pas feutrés, Vadim dépassa Jaya pour guetter les vieilles fleurs fanées sur les commodes et les trophées de chasse accrochés aux murs décrépis. Sur l'un d'eux –une belle tête de cerf aux yeux luisants encadrée d'un plastron de bois–, il distingua, malgré la pénombre ambiante, trois lettres grossièrement gravées à l'aide d'un couteau.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant