Pour toi, Fruit des Neiges 4/7 ✔️

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Au même moment, déambulant dans le village, Jaya se fondait parmi les corps en pleine reconstruction

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Au même moment, déambulant dans le village, Jaya se fondait parmi les corps en pleine reconstruction. Ce matin-là, après une longue nuit éveillée dans les bras de Vadim, elle avait réfléchi : c'était décidé, elle voulait plus que tout quitter Cassandore et ne plus y revenir. Tant que son époux était là avec elle, elle aurait la force de relever la tête et d'affronter à nouveau la vie. Cette balade en ville était le premier pas vers la convalescence.

Sa dernière promenade dans le village.

Avant que Vadim ne parte vers les écuries royales, le départ avait été choisi : ils prendraient la route d'Alhora d'ici trois jours le temps de mettre le convoi en place et de prévenir Byron.

Jaya savait que son beau-père piquerait une crise en voyant son fils partir dans une telle situation de guerre encore si vive, mais Vadim lui avait confié tout son désintérêt par rapport à cela. Son père avait déjà bien assez dicté sa vie et ses choix, le prince ne lui laisserait plus jamais l'occasion de le faire. S'il devait dorénavant vivre dans la froideur mordante d'Alhora pour que sa femme retrouve sa joie de vivre, Vadim le ferait sans hésiter. Ensemble, ils réécriraient leur futur si tant rêvé, celui que la guerre et la violence avait tristement gommé.

Des échos de marteaux résonnaient à chaque coin de rue, ponctués d'ordres et d'algarades. Des hommes s'affairaient, suant pour reconstruire un semblant de vie dans le village de Cassandore, cruellement touché, contrairement aux hauteurs des quartiers nobles. Les stigmates du dernier assaut de Starania restaient gravés dans chaque brique, et certaines habitations demeuraient irrécupérables, effondrées sous l'explosion des grenades ennemies. Le sentiment de désolation et de tristesse qui planait parmi les cœurs parvint à Jaya qui se sentit emportée par la détresse du peuple.

Elle se souvenait de sa première balade sur le marché. Il y avait tant d'animation, de joie et de rires. Les marchands criaient en cœur pour happer le chaland sous un soleil radieux. Aujourd'hui, quasiment plus rien ne subsistait. Le désert était total. Plus d'enfants jouant à la balle, plus de rires, plus de soleil ; juste quelques braves personnes outrepassant le malheur pour déballer leurs miettes de marchandises en espérant gagner de quoi nourrir leur famille.

Le stand de coquillage était toujours là, courageusement.

S'y approchant, Jaya pensa à Monsieur Jackar, le gentil vendeur âgé. Elle espérait tant que lui et sa famille n'aient pas été touchés par l'invasion. Abaissée sous la table, elle voyait une silhouette fouiller dans de grosses boites en bois.

— Monsieur Jackar ?

Elle s'attendait à le voir surgir et lui offrir un sourire disgracieux comme il en avait l'habitude, mais derrière l'étal, seul son fils émergea, les mains chargées de coquillages. Le quadragénaire au visage buriné écarquilla de grands yeux. Voir la princesse ici était surprenant, cela faisait longtemps que personne ne l'avait aperçue, elle qui, pourtant, adorait flâner sur le marché. Les rumeurs concernant son mal-être étaient donc manifestement fondées, et il en était navré.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant