𝐄 𝐏 𝐈 𝐒 𝐎 𝐃 𝐄 - 12 : La Nature Dangereuse et Passionnelle 1/8 ✔️

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— Bonjour, ma bonne dame, profitez de nos beaux légumes ! Nous les avons reçus ce matin, ils sont tout frais et gorgés de soleil !

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— Bonjour, ma bonne dame, profitez de nos beaux légumes ! Nous les avons reçus ce matin, ils sont tout frais et gorgés de soleil !

Sous l'ombre protectrice de ses boucles de jais, le regard perçant d'Omaima passait en revue les produits les plus raffinés lors de son marché. Dotée d'un flair infaillible, elle ne se contentait que du nec plus ultra pour régaler la famille Blanchecombe lors de leurs somptueux banquets. À la tête des ouvriers du Beffroi depuis un quart de siècle, Omaima exerçait ses fonctions avec une rigueur exemplaire. Clef de voûte du bon fonctionnement des tâches, elle était consciente que, sans son expertise inestimable, la gestion de cet immense édifice serait vouée à l'échec. Le seigneur Byron avait placé en elle une confiance indéfectible, et tous les serviteurs, valets et cuisiniers la respectaient pour sa sagesse et son dévouement.

Chaque tubercule était passée au crible, chaque herbe était sondée pour n'y trouver que la plus grande fraîcheur. Il fallait que les gouttes de rosées y soient encore accrochées pour qu'elle daigne offrir son approbation. Fort heureusement, son marchand favori ne proposait que de la qualité.

— Donnez-moi deux douzaines de carottes des neiges, je vous prie. Les plus fraîches possibles.

Quand le vendeur lui tendit son paquet, Omaima le posa dans le panier que tenait Varvara, à ses côtés. Il était une coutume pour la mère et la fille d'aller elles-mêmes faire le marché une fois par semaine pour renflouer les réserves du Beffroi. La jeune femme soupira en guettant le bout de l'allée commerciale, baignée par un morne point du jour. Le monde n'était plus le même depuis les récents conflits réouverts. La ville était vidée de moitié, les enfants restaient enfermés, ne dispersant plus leurs rires contagieux dans les rues de Cassandore. Tout était devenu triste si vite. Bien davantage pour elle depuis que Jaya était partie.

Il ne s'était écoulé que quatre jours et pourtant, le temps lui semblait s'étirer en une éternité. L'absence de sa présence chaleureuse creusait un vide dans sa vie parfois morose et, en secret, Varvara aspirait à la revoir au plus vite pour retrouver l'éclat de son sourire. Jamais auparavant, personne ne l'avait considérée comme elle l'avait fait, pas même les autres serviteurs avec lesquels elle avait grandi. Jaya se distinguait des autres nobles, de ces femmes écervelées qu'elle pouvait voir lors des bals et des mondanités organisées par les Blanchecombe. Elle savait l'apaiser et l'écouter sans la juger.

Varvara n'éprouvait aucune crainte face à cette alhorienne, mais tellement depuis qu'elle se retrouvait à nouveau seule avec sa mère...

Des soldats cassandoriens passèrent au pas le long de l'avenue, armes à la ceinture. La belle métisse les observa, fascinée par la précision de leurs mouvements, exécutés avec une fermeté inébranlable. C'est alors que le meneur de la garnison la frappa au plus profond de son âme.

Leftheris...

Vêtu de sa gabardine beige et or de général, il menait ses troupes à la base pour établir les futures stratégies en cas d'attaques. Ses cheveux blonds scintillaient dans la lueur matinale. Il était si sérieux, si respectable qu'elle ne pouvait le quitter des yeux. Elle aurait parié qu'elle avait même la bouche en cœur devant l'amour indécent qu'elle lui portait.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant