La Nature Dangereuse et Passionnelle 5/8 ✔️

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— Par le ciel maudit

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— Par le ciel maudit...

Sous une pluie drue, capuche sur la tête, Vadim déglutit. Devant l'auberge, à la lisière du bois, lui et ce qui restait de son convoi contemplaient les vestiges déchiquetés du carrosse royal. Les explosifs avaient dévasté une large portion de sa structure. Le bois, noirci, avait été consumé par les flammes. Les roues étaient tordues et les vitres éclatées. Ces détails lui avaient échappé la veille, dans l'obscurité du soir. Mais en plein jour, ils étaient criants. L'embuscade avait causé d'immenses dégâts, tant matériels qu'humains. Lorsque Roban, grattant sa barbe brune d'une main hésitante, ouvrit la portière sous le regard de son supérieur, il appréhenda sa réaction.

Deux corps reposaient allongés sur les sièges en vis-à-vis. Sur le dos, les mains jointes sur leur poitrine et plus pâles que la neige, la mort s'était emparé de ces hommes. Les vaillants guerriers de sa troupe, fauchés par la fureur des Staraniens. Du sang coagulé émaillait encore le sol du véhicule et les tissus sous eux. Face à cette scène d'une profonde tristesse, Vadim gonfla ses poumons d'un air chargé de lourdeur.

— Qui les a mis ici ?

— C'est moi, dit Roban. Nous ne pouvions pas les laisser cette nuit sur le siège du cocher, sous la pluie, c'étaient nos camarades. Ils méritent du respect, mon prince.

— Je le sais. Nous les ramènerons à leur famille avec tout l'honneur qu'ils méritent. Et puis, de toute façon, la pluie a mouillé l'intérieur et les banquettes, mon épouse n'aurait pas pu y voyager.

Roban et son compagnon d'armes, Henki, échangèrent un regard éloquent. Toujours prêt à couver cette petite poule agaçante, alors que deux de leurs frères gisaient sans vie. Cela frôlait l'inimaginable. Lançant un regard aux hommes derrière lui, Vadim réalisa que son escorte avait pris un sérieux coup. Il ne lui restait que deux soldats et le cocher terrifié. Le pauvre diable tremblait de tout son corps, et ce n'était pas seulement à cause du froid et de la pluie.

Ces maudits fourbes staraniens...

— Nous prendrons un cheval supplémentaire à l'aubergiste, ça nous suffira pour rentrer.

Repartant vers l'auberge, Vadim fut suivi par Henki et Roban. Ce dernier, resserrant son chignon masculin imbibé d'eau de pluie sur son crâne, lança à son supérieur :

— Eh bien, vous avez pris votre temps pour sortir de votre chambre, ce matin, prince Vadim. J'aurais cru que cela dure jusqu'à la fin de la matinée si je n'étais pas venu vous chercher.

L'instructeur projeta un regard sombre et contrarié sur l'homme aux longs cheveux bruns. De quoi se mêlait-il ? Roban avait toujours fait preuve d'une audace et d'une franchise aussi exaspérantes qu'irritantes. Un soldat doué qui se croyait intouchable, ne cessant d'ouvrir sa bouche acerbe sur des sujets qui ne le concernaient pas. Ce n'était pas pour rien que la plupart des apprentis le croyait idiot à force de prendre des coups à la tête.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant