La Nature Dangereuse et Passionnelle 7/8 ✔️

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Le jour se leva sur la Forêt des Embrumes, parsemant des lignes troubles à l'horizon

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Le jour se leva sur la Forêt des Embrumes, parsemant des lignes troubles à l'horizon. Jaya s'éveilla par le son des gouttes sur le toit, mais aussi par l'agitation dehors. Une nuit bien courte et plus épuisante qu'autre chose. Elle avait eu énormément de mal à trouver le sommeil dans un tel endroit humide, bien davantage parce que Vadim n'était pas venu la rejoindre.

Il n'avait fait que faire des allers-retours entre l'intérieur et l'extérieur durant toute la nuit. Des rondes de sécurité autour du carrosse, pour finir assis au bord du feu, aux côtés de ses hommes endormis sur le sol autour de lui. Elle l'avait attendu, en vain. Sa distance lui laissait un goût étrange dans la bouche : celui de l'incompréhension. La couchette était pourtant assez large pour deux, alors pourquoi n'était-il pas venu ?

Était-ce pour ce qu'elle lui avait dit la veille ? Qu'elle ne voulait plus être écoutée ? Cela ne signifiait pas qu'elle ne voulait plus dormir avec lui.

Elle devait le savoir. Elle avait eu bien trop froid durant la nuit pour laisser passer cela. Lorsqu'elle se leva, Jaya rangea soigneusement dans la valise le linge de son mari sur lequel elle avait dormi, prenant garde à ne point omettre le précieux ouvrage de sa mère. Elle attendrait que Vadim aborde la question, plutôt que de l'interroger sans préambule. Dans sa chambre, il avait semblé à la fois troublé et fasciné par l'histoire découlant de ses contes. Par cette Olya Calperinia, ce lac de cristal... le Coda Leolan.

Était-ce une question de Risen ? Pouvait-il s'y intéresser seulement pour découvrir davantage de choses sur la magie ? Possible. Elle-même mourrait à l'idée d'en savoir toujours plus sur ce phénomène ayant bercé ses rêves d'enfant en secret. Si seulement elle pouvait... elle aussi...

À l'extérieur, les deux soldats s'affairaient à finaliser les préparatifs de leur départ. Des travailleurs sortaient peu à peu des autres habitations pour rentrer, eux aussi, à Cassandore et dans leurs bourgades alentours. Ils jetaient sur le prince Vadim, près de son cheval noir, des regards à la fois curieux et prudents. Les sacs en toile de jute qu'ils trimbalaient contenaient de grandes tiges et feuilles vertes aux veines indigos, symboles de la sauge bleue des brumes, ingrédient majeur de toutes les préparations médicinales. Cette plante, réputée pour ses vertus antiseptiques, anti-inflammatoires et anesthésiantes, favorisait une cicatrisation rapide des plaies et soulageait la douleur. Vadim en avait soupé durant son adolescence.

Roban avait raison ; il pouvait sentir d'ici l'odeur infâme de ces plantes. La même que lorsque les servantes lui appliquaient leurs baumes sur ses blessures encore ouvertes, à l'époque.

Lorsque Jaya sortit du chalet, les dernières préparations furent achevées. Montés sur leur cheval, le couple royal dirigea son convoi sur les derniers kilomètres leur restant jusqu'à la cité-état. La brume s'était levée, le chemin s'éclaira malgré la bruine tombant encore. Des heures durant, Jaya n'avait pas dit un mot, attendant que Vadim fasse le premier pas. Cela la conforterait dans son idée perchée qu'il l'évitait. Malheureusement, son mari était un homme muet la plupart du temps.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant