La Cruauté Staranienne 4/10 ✔️

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Un rayon lumineux se glissa dans l'œil de Jaya

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Un rayon lumineux se glissa dans l'œil de Jaya.

Une grande souffrance l'étreignit, une bouffée d'air lui brûla la gorge.

Des sabots claquaient près d'elle. En dépit de leur apparente innocence, le son ressemblait à une explosion dans sa cervelle fragile. Ce bruit, cette pesanteur, commençaient à la rendre dingue. Il n'y avait qu'elle, sa propre respiration... et ces sabots. Jaya gémit faiblement à travers son bâillon, tandis que des élancements douloureux lui vrillaient la tête et engourdissaient son corps épuisé et couvert de bleus. Ses mains étaient immobilisées par une corde enfoncée dans sa peau irritée...

Elle était fermement attachée, pas moyen de s'en défaire.

Ses doigts repliés sur son ventre, elle sentit son bébé bouger... Heureusement, son cher petit n'avait pas trop souffert de la nuit dernière. Du moins, elle espérait.

Avec peine, elle se redressa, parvenant finalement à recracher son bâillon. L''ensemble de l'espace confiné où elle se trouvait bougeait par secousse. Ballottée sans égard, Jaya peinait à rester assise sans vaciller. Ses bras engourdis ne disposaient plus de la vigueur nécessaire pour la soutenir. De toute façon, entravée ainsi, elle ne pouvait guère les utiliser à son avantage.

Où était-elle ?

En observant avec plus de soin, elle réalisa qu'elle était enfermée dans une charrette de bois, aussi exiguë qu'inconfortable. À cet instant, tout lui revint...

Sa fuite dans le village...

L'attaque...

Roban...

Son enlèvement...

Oui, elle avait été capturée... par les Staraniens. Inévitablement, elle se dirigeait vers leur cité, cette ville hostile à Cassandore. Ravivée par cette pensée effroyable, elle fouilla autour d'elle, cherchant désespérément un moyen de s'échapper. Elle savait pertinemment que ce serait dangereux, mais demeurer ici et attendre d'être livrée au roi Kyos n'était pas dans ses projets.

Se penchant légèrement sur la cloison de droite, une trouée lui permit de voir des hommes marcher autour de la charrette. Brunis de crasse et de suie, ils gardaient courage sur les derniers mètres à parcourir. Derrière eux s'étendait des rues pavées, des fontaines et des tours de briques rouges qu'elle ne connaissait pas.

Était-ce... Starania ?

Jaya tenta de canaliser sa respiration folle et d'évaluer sa situation critique, mais cela ne dura guère. Une secousse plus violente la projeta, son dos heurta le côté opposé. Elle grimaça, grognant entre ses lèvres. Sa cage mobile s'était arrêtée. Son cœur battait à tout rompre, alimenté par la peur alors que des voix s'élevaient autour d'elle. Certaines trop ténues pour être entendues, mais d'autres, parfaitement claires, s'insinuèrent à travers les interstices du bois :

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant