La Cruauté Staranienne 9/10 ✔️

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Jaya avait été ramenée à Cassandore en urgence

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Jaya avait été ramenée à Cassandore en urgence. Aux yeux de son mari, elle passait avant la guerre faisant encore rage à Starania.

Le convoi était entré à une vitesse folle sur les terres des Blanchecombe, en à peine quelques heures, avant de s'arrêter devant le Beffroi. Encore couvert de sang séché, au cœur de la nuit bleutée, Vadim porta lui-même son épouse aimée jusqu'à l'infirmerie où des servantes affolées prirent le relais. Elles n'avaient pas voulu le faire entrer, voyant l'état grave dans lequel se trouvait la princesse. Amorphe, son regard voilé et inondé de larmes suppliait son époux de ne pas l'abandonner.

Or, la porte se ferma devant lui.

Devant sa peur dévorante comme une gangrène.

Depuis son départ de Starania, Jaya sentait son enfant lui mettre des coups de pieds la tordant de douleur. Un magma en fusion enflait en elle, brûlait ses entrailles jusqu'à absorber toute trace de contenance. Un premier hurlement s'échappa contre son gré quand elle fut couchée dans le lit de l'infirmerie. Omaima prit les choses en mains face à l'extrême fatigue de la princesse. Elle était d'une pâleur cadavérique, sa tension en chute libre ; il était hors de question de la laisser mourir. Le prince comptait sur elles pour la sauver et peut-être sauver ce bébé.

— Préparez des langes et de l'eau chaude, vite !

Les accompagnantes s'éparpillèrent de concert sous la voix sévère d'Omaima. Varvara resta à ses côtés, tenant fort la main de Jaya. Elle était froide, brunie de saleté dans laquelle elle avait pataugé durant ce dernier jour. Elle tremblait sous sa poigne et la jeune servante ne put réprimer une larme devant la détresse de son amie pour qui toute colère avait disparu.

Le visage de Jaya se déforma, un grognement sourd mourut entre ses dents écrasées les unes contre les autres. La douleur pulsait dans son abdomen par à-coups. Les contractions étaient extrêmement vives.

— Soufflez, princesse, ça va aller...

Omaima se retourna vers l'arrière, échevelée.

— Elles arrivent, ces langes ?! Dépêchez-vous, au nom d'Ymos !

— Je vous en prie... Aidez-moi... Aidez-moi à le garder... Il... il ne doit pas sortir... mon bébé...

Une nouvelle contraction déhancha la pauvre Jaya. Elle cria toute l'étendue de sa souffrance qui résonna dans la totalité du Beffroi. Son bébé était trop petit pour naître. Il devait rester à l'intérieur, il était de son devoir de mère de le protéger au prix de sa vie. Pour lui, pour Vadim. Omaima aperçut du mouvement lorsqu'elle écarta les jambes frémissantes de la pauvresse pour examiner l'ampleur des dégâts. Le travail avait été amorcé, bien entamé par la violence vécue dans la prison de Starania.

Elles allaient devoir agir vite !

— Poussez, princesse... Poussez !

— Non... Non... je ne veux pas...

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant