Le Jugement du Martyr 6/7 ✔️

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L'aube

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L'aube.

Aux premiers rayons du soleil perçant les nuages, un son de cor résonna dans la ville. Tout Cassandore s'était réunie sur la place publique en ce grand jour très attendu, pour certains. Des clameurs et des brouhahas assourdissaient les environs et alourdissaient l'atmosphère déjà insoutenable.

Depuis le sommet du promontoire royal, Jaya observait, le cœur étreint, cette foule abjecte se bousculant presque pour admirer la pendaison de son mari avant leur voisin. Les vociférations de haine contre le « démon bleu » tourbillonnaient dans le vent, torturant son âme fragile. Comment pouvaient-ils se réjouir alors qu'elle luttait férocement pour retenir ses larmes ? Comment pouvaient-ils faire preuve d'une telle cruauté ?

Entourée de Byron, Frost et Leftheris, la jeune femme revivait avec angoisse la dernière cérémonie de pendaison à laquelle elle avait dû participer. Autrefois, trois cordes étaient attachées à la potence. Aujourd'hui, il n'y en avait qu'une.

Réservée pour Vadim.

Elle avait fait son possible, avait cherché une bonne partie de la nuit la trace d'Amaros dans le village, sans succès. Elle en était venue à la conclusion que lui, Tiordan et Symphorore avaient dû partir après le déferlement de rage de son époux. Elle se retrouvait donc seule face à ses peurs les plus profondes. Seule face à son inutilité affligeante, à son échec. Seule face à cet événement qu'elle ne pouvait empêcher malgré toute sa volonté et son acharnement.

Faible, tremblante, elle se dressait là par obligation.

Une larme solitaire glissa sur sa joue, car elle allait bientôt assister à la mort de l'homme de sa vie. Elle n'était pas prête, ses jambes tremblantes menaçant de céder sous elle. À ses côtés, Frost posa un regard désolé sur sa fille. La voir dans un tel état l'attristait davantage que l'atmosphère lugubre de cette journée. Cependant, il n'osa ni la toucher ni lui parler, craignant qu'elle ne fonde en larmes. Leur conversation de la veille l'avait amené à méditer profondément sur les aspects cachés de cette affaire. Il comprenait combien il était douloureux de perdre un être cher, surtout lorsque la souffrance se mêlait de sang et de fureur.

Il ne pouvait que compatir à la douleur de son enfant.

Soudain, la cadence des tambours augmenta, signant le début de la cérémonie. Arrivant d'une ruelle proche, une troupe de soldats arriva sur la place, tenant à leurs mains un homme portant un coffre d'argent aux poignes. Un sac noir sur la tête, il se débattait de toutes ses forces.

Vadim...

Le voir réveilla la plus sombre des angoisses en Jaya. C'était plus que jamais réel et cela allait bientôt se produire. Sa respiration se perdit peu à peu sous la panique. Elle ne pouvait le quitter des yeux. Son arrivée engorgea les villageois de rage.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant