Le soir venu, alors que la lune brillait dans le firmament, une âme s'égarait dans les dédales de ses pensées, menaçant de briser les liens de sa raison. Tapi dans un recoin sombre, assis à même le sol, Amaros n'avait croisé âme qui vive durant cette interminable journée. Il étendit ses jambes en quête d'une position plus confortable. Peine perdue dans un tel endroit. Ces dalles froides et humides ne pouvaient rivaliser avec le douillet cocon de sa chambre, au sein de la demeure familiale.
Un confort ayant complètement déserté sa vie depuis un an... Il ne se rappelait presque plus la tendresse d'un bon lit ou d'un fauteuil pour poser ses royales fesses.
Cette aventure judiciaire avait été la plus soporifique de son existence. Amaros s'était fait avoir comme un bleu aux abords des cavernes du glacier, lorsque les hommes du roi lui étaient tombés dessus. Et pourtant, seul Ymos connaissait les multiples occasions où il avait goûté le danger que représentait l'autorité. L'adolescent avait dès lors appris à faire preuve de prudence, tout en savourant l'adrénaline que lui procuraient ses innombrables forfaits. Les Alhoriens se révélaient décidément à l'image de leurs terres : froids et inhospitaliers envers les étrangers, même lorsque ceux-ci tentaient en vain de s'expliquer.
Revoir Vadim ici avait insufflé en lui le courage de s'extirper de cet endroit et de redescendre les montagnes. Là-bas, ses compagnons l'attendaient, sans doute rongés par l'inquiétude. Bien qu'il les connaissait depuis peu, il s'était rapidement attaché à eux. Il ne souhaitait pas causer de tourments à son cousin, comme il avait failli le faire l'année précédente, ni même à sa ravissante épouse. Qui savait ce que son hystérique de père – et accessoirement oncle – aurait pu lui faire ? Avec sa tête, Vadim avait déjà bien assez morflé.
Il était hors de question pour son impétueuse raison de rester dans ce cachot moisi jusqu'à la moelle un instant de plus. Heureusement, Vadim lui avait donné un bon coup de main pour parfaire son évasion. Sacré filou...
L'œil rivé à la serrure de sa porte, Amaros savait pertinemment qu'elle était ouverte. Ce vieux baroudeur balafré dissimulait bien plus d'astuces en réserve qu'il n'en aurait jamais. Un mage d'exception qu'il admirait. Un stratagème s'était rapidement esquissé dans son esprit malicieux et fertile durant la journée. Orchestrer les ficelles d'une machination bien huilée, voilà qui était l'apanage d'Amaros.
Des pas survinrent derrière la porte close au-dela de sa cellule. C'était l'heure ; les soldats venaient d'arriver pour leur tour de garde.
Se redressant, l'adolescent se pressa aux barreaux. Les voix des hommes du roi s'échangeaient des ragots et des histoires douteuses les faisant grassement rire. Ils allaient moins rigoler en écoutant ça...
— Hey ! Y a quelqu'un ? J'ai faim ! Vous pouvez pas me laisser comme ça toute la journée sans manger, c'est inhumain ! Hey oh ! Je peux vous chanter une petite chanson si vous voulez, en attendant que vous m'ameniez de quoi bouffer. Vous connaissez la « balade du bûcheron » ? J'éééétaiiiiis uuuuuuun tout petit bûcheron, qui taillait des bouchons, dans un corps de liège, qu'avait de beaux nichoooooons !
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𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑
Romance✐ ROMANTASY / ÉROTIQUE 🔞 ✐ ENNEMIES TO LOVERS / SLOW BURN Jaya est la fille unique et héritière du roi de la dynastie Northwall tenant à ses mains Alhora, la puissante cité du nord aux glaces éternelles. Toute sa vie, elle a été drapée par l'aile...