La dernière.

Chap 9 : les animaux

[...]
Je bus longuement, l'eau était fraiche et me faisait le plus grand bien. Quand je lâchais enfin le goulot, Lenni s'exclama :

- eh bien !

Il rigola.

- alors ce Elliott ? Comment est-il arrivé là ?

- il voulait voir à quoi ressemblait la dernière fille du monde.

- il est sympa ?

- Hmm, fis-je en hochant la tête.

Je souris.

- je me suis reposé en même temps que toi, on va pas dormir cette nuit.

- sûrement, on fait quoi ?

Il eut un sourire en coin et je compris tout de suite ce qu'il voulait : une soirée DVD.

- une soirée DVD ! M'exclamais-je en faisant écho à mes pensées.

Il ria en même temps que moi, lorsqu'on était plus jeunes, on passait nos soirées entières à regarder des films.

- je vais voir s'ils en ont. Dit-il

J'acquiesçais et il partit à nouveau de la chambre. Une seconde après son départ, quelqu'un entra encore.

- re-bonjour Beth, j'ai les résultats de ton analyse sanguine.

Je levais la tête pour voir David, une planche à pince à la main.

- on a rien trouvés de grandiose mis à part un manque de calcium.

- je ne mange pas de produits laitiers.

- voilà qui explique tout !

Il me fit un sourire compatissant.

- j'aimerais regarder de plus près ta plaque s'il-te-plait.

Je lui tendis mon poignet droit. Je ne comprenais pas vraiment son intrigue là-dessus. C'est une vulgaire maladie de peau que toutes personnes peut avoir.
Il l'examina attentivement et me demande si j'en avais d'autre comme celle-ci. J'acquiesça et lui montra la tranche de mon poignet gauche.

- je vais prélever un petit peu de peau si tu me permet, ne t'inquiètes pas je ne vais rien couper.

Il sortit un scalpel et le frotta contre ma plaque, la peau s'émiettait facilement à cet endroit, de minuscules morceaux tombèrent dans un petit flacon. Il le referma soigneusement et le rangea.

- merci Beth, je reviens demain.

Il sourit et partit.
Quelques minutes seulement plus tard, Lenni revient avec quelques DVD à la main. On s'installa comme on le faisait si souvent avant, avant tout ce bordel. On se recroquevillait sous nos couettes, en regardant nos films préférés sur la télé de la chambre. Vers six heures du matin, le dernier film était terminé, et nous décidons de nous endormir, ce que je n'eus pas de mal à faire.

Un hurlement me tira de mon sommeil, j'ouvrais les yeux, j'en entendis encore un autre, puis encore un autre. Des hurlements qui ne semblaient pas humains, ont aurait dit des ... Des animaux. La lumière s'alluma, et je distinguais Lenni qui s'avançait vers moi.

- c'est quoi ce bordel ?

Je me levais et me précipitais à la fenêtre, ce que je vis devrais me marquer toute ma vie. Des centaines d'animaux, des chiens, des chats, des renards et d'autres que je ne distinguais pas, étaient dehors, ils hurlaient à la lune sans s'arrêter. Je me retournais et attrapai mon portable qui marqua 6:46. Exactement la même heure que la disparition. Je me demandais ce qui pouvait bien se passer dehors, et quand l'heure passa à 6:47, tous les animaux s'arrêtèrent, et repartirent dans leurs coins, comme si rien de tout ça n'était arrivé. Je me retournais, effrayée, vers Lenni qui fixait, les sourcils froncés, la fenêtre.

- c'est quoi ce bordel ? Répéte-t-il

Je ne répondais toujours pas. J'entendis la porte s'ouvrir et me retournais, je voyais David entrer en trombe.

- Beth, tout va bien ?

- moi oui, les animaux... On se pose la question.

Il soupira visiblement rassuré.

- on va comprendre ce qui leurs arrivent, retournez vous coucher, vous aller être fatigués.

Lenni restait scotché à la fenêtre, je dû lui tirer le bras pour qu'il se retourne enfin.
Il avait les yeux rougis, par le sommeil manquant ou par les larmes qui menaçaient d'arrivées. Je le pris dans mes bras, il était effrayé autant que moi.
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