Chap 94 : vérité

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[...]

Ne t'énerve pas maintenant, pas maintenant, pas maintenant... Répétait ma conscience, si tu t'énerves, il n'y aura pas de suite aux réponses.
Je ravale les larmes qui allaient couler et me force à continuer à poser des questions.

- les tatouages, comment... Demandais-je avant que ma voix ne se casse.

- oh, les tatouages sont aussi seulement des marquages des ondes.

- oui, mais, le premier, qu'est-ce qu'il se serait passé si les dix jours s'étaient écoulés ? Fit Lenni

- je n'en ai pas la moindre idée, peut être les filles seraient revenues d'elles même, peut être y aurait il eut une grande catastrophe, mais honnêtement, je préfère ne pas le savoir.

Je vais vraiment le tuer s'il continue à ne rien savoir.
"La ferme." Répliquais-je intérieurement à ma conscience.

- O.K., dernière question, le portail, qu'est-ce que c'est, pourquoi c'est arrivé là et pourquoi à cet endroit ? Termine Ron.

- pour l'emplacement, je pense que le hasard a fait que les ondes se sont beaucoup croisées à cet endroit, parce que les ondes ne vont pas dans la même direction. Ensuite, pour ce qui est du contenu et de la raison, je ne peux le savoir, mais je devine que vous êtes partis le voir, je me trompe ?

On s'est fait griller, lance ma conscience, amusée.
Tout le monde relève les yeux et se regarde, doit-on lui mentir ? Je pense qu'il sait que ce qu'il a dit est vrai, que ça devait surement être une fausse question, sinon pourquoi avoir posée une telle idée ?

- oui, c'est pour ça qu'on est parti. Dis-je

- bien, vous êtes tous très courageux, eh bien, vous me raconterez, en échange des réponses que je vous ai apporté.

- d'accord, maintenant, au revoir. M'enquis-je.

Sans attendre de réponse, j'appuyais sur la touche "raccrocher" et jetai pratiquement le portable dans les mains de Lenni.

Je me levais brusquement, les larmes m'embuant les yeux, je repartais vers l'arbre où j'étais partie fumer.
Dès que je fus dos à mes amis, une larme coula, ils savaient tous que j'allais rester seule un moment pour me calmer, et ils avaient raison.
Je m'assieds au pied de l'arbre, m'y adossant, prenant conscience de tout ce que je venais d'apprendre.
Mon corps n'est plus le mien, il est contrôlé par une puce dans mon poignet. Tout ça paraît tellement irréel. Je me sentais trahie, humiliée, insignifiante et surtout accusée. Qu'est-ce qui prouve que c'est bien moi qui aie tué mon père, qui me suis disputé avec Lenni, qui me suis battu contre Elliott, contre David ?
Qu'est-ce qui prouve que ce n'est pas la puce qui a provoqué un accident de voiture à travers Ron ?
Je venais de réaliser que plus rien n'était réel, pas dans un monde où nous ne nous appartenons pas. J'ai toujours voulu vivre ma vie comme je l'entendais, bien que forcée à suivre des règles stupides imposées par les adultes. Et dans cette aventure, j'étais au moins maître de moi-même, mais c'est faux. Voilà comment je me sentais, comme si mon monde, mon rêve, ma liberté m'avaient été enlevés.
Je restais là un moment à fixer le tronc d'en face en essayant de pleurer le plus possible pour faire sortir le plus de rage possible, parce que oui, c'était des larmes de rage plus que de tristesse.
Puis je me levais, le visage rougi, attrapais mes affaires et traversais la clairière à grand pas pour rejoindre la route, et en passant devant mes amis, je leur lançais :

- on y va, on est plus qu'à trois heures de marche tout au plus.

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La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant