Chap 56 : jeu

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[...]
Mon corps tout entier fut prit d'un vertige, un frisson glacé me parcourait l'échine. Je me penchais sur la fenêtre et clignais plusieurs fois des yeux.
Ce B était toujours net et visible dans le ciel. J'entendis des rires étouffés quelque part proche de moi. Je regardais dans tout les sens, et vis un buisson bouger. Apeurée mais plus curieuse que jamais, je me glissais hors de la chambre via la fenêtre. J'étais désormais dehors, seulement vêtue de mon tee-shirt gris et de mon short noir.
Je m'avançais, pieds nues dans le jardin, à la recherche d'une quelconque explication. J'entendis de nouveau ces rires étouffés qui venaient du buisson. Haletante, je marchais lentement et silencieusement jusqu'à ledit buisson. Une lumière attira mon attention, provenant elle-même du tas de feuillage étouffant les rires. Avec beaucoup de courage, je m'avançais alors, pour avoir une vue dégagée sur l'arrière de l'arbuste.
Un mouvement me fit reculer, ce n'est que quand je les vis courir que je compris. Je saisissais l'un des derniers lampions pour le jeter aux pieds de mes gageurs. Ils s'étaient arrêtés à quelques mètres de moi, faisant de leurs course une sorte de fuite mal organisée. Ils me regardaient, laissant alors échapper leurs rires qu'ils avaient étouffés pendant ces quelques minutes. D'ailleurs, depuis quand étaient-ils ici ? Ils rigolaient à s'en déchirer la gorge, comme deux enfants ayant mis une frayeur à quelqu'un le 31 octobre.
Malgré l'obscurité, je pouvais distinguer leurs visage : une fille, aux long cheveux bruns, faisait briller ses yeux clairs de rires. Elle avait un petit nez retroussé et de fines lèvres s'écartant en un sourire moqueur. Elle devait avoir aux environs de 17 ans.
À ses côtés, un garçon du même âge se pinçait l'arrête du nez sans s'arrêter de rire. Il se pencha en arrière, laissant tomber sa capuche noir et dévoilant ainsi ses cheveux blonds. Ses yeux étaient bleus, ils pétillaient de malice.
D'après ce que je voyais là, il avaient tout manigancé pour m'effrayer. Le B dans le ciel obscur n'était que des lampions accrochés les uns aux autres pour former la première lettre de mon surnom.

J'étais prise de rage, premièrement parce que je détestais les blagues et secondement parce qu'ils n'avaient pas le droit de me faire peur en ce moment. Je pourrais les tuer si ça ne tenais qu'à moi, malheureusement je n'ai aucune envie de m'en vouloir ensuite. J'attrapais alors les lampions un à un en leurs jetant dessus.

- dégagez ! Sortez d'ici ! Hurlais-je

Surement par peur de se faire assommer par un de leur lampions, ils décampèrent aussi vite que j'avais crier. Je les regardais partir au loin, outrée qu'un telle chose ait pu arriver. Mais qui pense à faire ce genre de blague, à moi, maintenant ? Voici la grande question que je me posais.

Mon bras fut tiré en arrière, je me retournais avec fureur et découvrais Ron. La peur redescendit aussitôt, et je me blottis contre lui quand il me demande ce qu'il c'est passé.  

Pour une raison que j'ignore je me met à pleurer, peut être parce que j'en ai assez d'être la risée du monde alors que je n'aie rien fait de mal.

Cette stupide blague m'a chamboulée, je levais les yeux au ciel, et ne vit que les minuscules points lumineux restant de leurs installation. 

- À qui tu as criée ? Demande Ron en me serrant contre lui.

- je sais pas... Ils... Ils m'ont fait peur...

- O.K., on rentre et tu essaie de te rendormir, O.K. ? Répète-t-il 

J'acquiesçai et nous retournons à ma chambre, il ferme la fenêtre puis se couche près de moi. Et comme il y a quelques minutes, je saisis son bras comme une bouée, sauf que cette fois-ci, je me rendormis.
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La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant