[...]
Ses yeux bruns me transperçaient de toutes parts, des éclairs me menaçaient dans ses yeux, ses pupilles se dilatèrent aussitôt m'enfonçant dans les ténèbres de leurs noirceurs.
- tu as pris quoi ? Dit-il, son ton était indescriptible.
Je ne répondais pas, n'osant pas même le regarder, mes yeux se plissaient, ma tête continuait de hurler son chant aigu.
- ça veut dire quoi "quelques" ? Pourquoi tu en as pris ? Reprit-il d'une voix tremblante, et menaçante.
Il était à la fois inquiet et furieux, son regard semblait me briser le cœur, il insista en haussant les sourcils en ma direction.
Pourquoi tu en as pris ? Venait-il de dire, et le souvenir de la vidéo me revint en tête à une vitesse effroyable. Je revoyais déjà tout ce sang, et ce tatouage qui était sur son bras, qui était apparu comme par magie sur son autre bras.
Je sentais son regard sur moi, je revins à l'instant présent, à Lenni.
Jamais il ne m'avait parlé de cette façon, jamais il n'avait eu ce regard pour moi, pas même la fois, il avait fait sa crise de jalousie par rapport à Ron.
Ces deux situations étaient trop pesantes, tout se brouillait dans ma tête, les idées se mélangeaient, les émotions refusaient de passer en même temps. Et ma tête hurlait encore, j'avais mal, j'avais peur, je culpabilisais et par-dessus tout, j'avais une folle envie d'éclater en larmes. J'étais tourmentée, assommée par toutes les pensées qui contrôlaient mon esprit. À ce moment-là, ma tête hurla plus encore, j'avais l'impression que mon crâne jouait de la musique abasourdissante qui faisait grincer mes tympans, qui faisait hurler mes oreilles. Je laissais glisser mon coude pour me faire retomber sur le matelas, je me recroquevillais sur moi-même, mains autour de ma tête grinçante en gémissant comme si une pierre m'avait percutée.
- Beth, qu'est-ce que t'as ? Entendis-je.
Je pouvais à peine ouvrir les yeux, je n'en avais ni la force, ni le courage d'affronter encore son regard. Je ne connaissais que trop mon meilleur ami pour savoir ce qu'il pensait. Il pensait que s'étaient ces somnifères qui faisaient ça à ma tête, et il avait très certainement raison.
J'entendis quelqu'un arriver, puis le bruit de ses pas accélérèrent et se rapprochèrent de moi, en levant la tête, Ron se tenait devant moi.
Il me prit les poignets pour dégager mes mains de ma tête hurlante, et m'obligea à le regarder dans les yeux.
J'ai toujours aimé regarder ses yeux, ils le rendent si différent, et lui donnent un charme naturel qu'il se donnait de la peine à cacher autrefois avec une lentille.
- qu'est-ce que tu as ? Demande-t-il, ses yeux remplis d'inquiétude.
Je détournais le regard vers Lenni, les sourcils froncés, la lèvre inférieure qu'il mordait, il avait posé la main sur mon genou replié.
Et ma tête hurlait, le grincement s'estompait, mais persistait tout autant, que quelqu'un arrête, je vous en pris.
- j'ai dû prendre trop de somnifères... Soupirais-je en détournant le regard, n'osant affronter aucun des leurs.
- pourquoi tu en as pris ? Demande Ron qui se tournait pour questionner Lenni du regard.
Ce dernier ne broncha pas, il n'en savait rien, j'avais refusé de lui répondre, je ne voulais pas parler de la vidéo, je ne pouvais pas.
- je voulais à tout prix dormir. Dis-je sans vraiment avoir réfléchie.
Le grincement dans ma tête s'atténuait, je retrouvais pratiquement une sérénité en moi-même. Je me remis à fixer les yeux de Ron, le bleu semblait être un immense ciel où vole sa pupille, ronde comme le soleil, noir comme les ténèbres, les deux côtés se mélangeaient dans ses yeux comme le yin et le yang.
- pourquoi ? Répète-t-il avec insistance.
Sans pouvoir me retenir plus longtemps, j'éclatais en larmes, répandant mes pensées enfouies dans ma tête depuis mon réveil sur cet oreiller. Dévoilant ce que je ne pouvais plus garder sous forme de larmes. Il y en avait trop, beaucoup trop dans ma tête, simplement et purement depuis le début, je n'en pouvais plus.
- ne pleure pas, entendis-je d'une voix faible familière à mes côtés.
Méredy !▪️▪️▪️
VOUS LISEZ
La dernière.
Science FictionEt si un jour, sans aucune raison, les filles du monde entier disparaissaient ? Et si un jour, l'humanité entière serait devenue entièrement vouée à la discontinuation de son existence ? « Je n'ai pas disparu » Beth, une jeune fille de 16 ans qui a...