Chap 37 : sommeil

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[...]
Après quelques heures à discuter tous les quatre, notre repas arrive finalement. Les médecins n'ont fait aucune remarque sur l'attitude de Lenni et Luc et ont même rajoutés deux plateaux supplémentaires. Puisque personne n'a faim, nous ne touchons pas à nos plateaux, et continuons à jouer comme on l'a fait toute la matinée.

- Beth, action ou vérité ? Lança Luc

- action. Dis-je sans réfléchir

- goûte ce truc. Rit-il en désignant le contenu indéterminé du plateau.

J'acquiesce et accepte mon sort en goûtant au repas.

- je ne sais pas ce que c'est mais je doute que ça soit mangeable ! Riais-je

Tous se prêtèrent alors au jeu et goutèrent à leur tour. Personne n'en mangea plus, et nous laissons le repas de côté.

- à toi Beth ! Lança Luc

- Action ou vérité... Ron ? Demandais-je

Je fus surprise d'entendre un petit soupir venant de Lenni, je l'ignorais alors en attendant la réponse de Ron.

- vérité. Finit-il par dire

En manque d'inspiration de question, je finis par demander de l'aide et Luc trouva une idée.

- si tu pouvais partir d'ici tu irais où ? S'exclame-t-il

Ron sembla réfléchir un court moment, puis répondit en me regardant dans les yeux :

- nul part, je peux pas aller quelque part et me sentir mieux ou plus en sécurité qu'ici de toute manière.

Je souris maladroitement devant sa remarque mais commence à voir flou.
Je cligne plusieurs fois des yeux en espérant corriger ce "bug" provoqué en moi, en vain. Par dessus le tout se rajoute un mal de tête assez fort pour m'arracher un gémissement de douleur.

- Beth, ça va ? Surgit la voix de Ron

Sans répondre je me pris la tête dans mes mains, j'avais l'impression que mon cerveau était dévoré par des millions de bestioles.
Un gémissement semblable au miens se détacha face à moi, croyant qu'il vienne de Ron, je fus surprise de voir Luc m'imitant.

- qu'est ce qu'il se passe ? Demanda subitement Lenni que je n'avais pas entendu depuis des lustres. Il criait pratiquement avant de tout à coup pousser un gémissement de douleur.

Je ne comprenais plus rien, j'avais l'esprit embaumée et me sentais devenir faible. Tout à coup, Luc s'écroula au sol. Ron fut plus rapide que moi et le rattrapa de justesse. Ses yeux étaient clos mais on distinguait encore une respiration lente. J'aidais Ron, malgré la douleur, à porter Luc sur mon lit pour ne pas le laisser par terre. Nous le posons maladroitement en travers du lit quand Lenni s'écroula à son tour. J'étais prise d'une peur panique, frôlant la crise d'angoisse. Je dû me reprendre trois fois avant de pouvoir réguler ma respiration devenue trop rapide et forte. Suite à ça, j'aidais Ron à porter Lenni et à le disposer également maladroitement sur mon lit. Ron manqua de lâcher ses jambes pendant qu'un gémissement de douleur sortait de sa bouche. Lui aussi maintenant. Étant sûr et certaine à être la prochaine à m'écrouler pour je ne sais quelle raison qui nous a tous mis dans un état pareil, je me cramponnais à Ron.

- viens. Souffla-t-il, et il me traina à son lit et m'aida à m'y coucher. Il manqua une nouvelle fois de tomber puis se coucha également sur l'étroit lit.

Nos corps se collèrent par manque de place, je sentais la fatigue m'envahir et le flou combler ma vision. Mais ce qui me déstabilisais le plus, c'était le souffle de Ron sur mes lèvres. Sa respiration était saccadée et il me scrutait des yeux tout en luttant contre la douleur et le faiblesse. Son souffle chaud et humide se posait quelque part vers mes joues, mes lèvres et mon nez. C'était bien la première fois que nous étions si près l'un de l'autre. Et dans un dernier soupir, je sombrai à mon tour.
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La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant