[...]
Je courrais, le vent fouettait mes joues. On aurait cru qu'il était composé d'un millier de minuscules lames me tranchant le visage. Mes pieds avançaient tout seuls, mes yeux regardaient tout autour de moi, sans vraiment trop savoir quoi chercher.
Après être partis du bureau de David, Lenni et moi étions revenus à la chambre. Avec Ron et Luc, on a fait nos sacs et nous en sommes là, à courir dans les rues pour échapper à David.
Nous tournons et retournons dans les rues désertes, en suivant Luc, qui apparement nous conduit chez lui.
Le soleil commençait doucement à se lever dans des teintes oranges et roses. Il devait être 7:10 et il faisait déjà très froid dans ces rues. J'attendais impatiemment que le soleil se lève pour réchauffer un temps soit-il la ville. Mes pieds me faisaient mal, je redressais mon sac sur mes épaules et tentais malgré la douleur de courir plus vite en avant du groupe pour rattraper Luc.- c'est encore loin ? Dis-je essoufflée
Il me regardait et scrutait mon visage, son regard était déstabilisant alors je détournais le miens et regardais en avant en attendant sa réponse.
- à deux pâtés de maison.
Je hochais la tête et ralentissais afin de me retrouver à la fin du groupe.
Quelques minutes à peine plus tard, je vis Luc s'arrêter devant moi, suivit de Ron et de Lenni. Je m'arrêtais à mon tour, heureuse d'être enfin arrivée. Il ouvra la porte en nous laissant entrer chez lui. Nous nous trouvons dans le salon, une vaste pièce peinte en taupe. Un parquet foncé recouvrait le sol et quelques fauteuils gris étaient disposés devant la télé.- il n'y a personne ? Demandait Ron
- non, mon père est à l'hôpital.
Je réalisais que jusqu'à maintenant, je n'avais aucune idée de pourquoi Luc se trouvait à l'hôpital. Il nous expliqua qu'il était simplement venu avec son père, qui s'était blessé lors du Contrôle : cette nuit où le plus d'hommes sont morts. Luc ne voulant pas rester seul chez lui, il l'avait accompagné.
Je pinçais mes lèvres me rappelant de mon père, et pris une grande inspiration qui me vida la tête.
Nous allons nous assoir dans les fauteuils pour discuter, je me laissais tomber dans le miens et me laissais emporter par mes pensées. Je n'écoutais pas ce qu'ils se racontaient, pour l'instant je réfléchissais seulement.
Je me souvenais des mes hypothèses, l'une étant que Ron et moi sommes les petits protégés de quelque chose, l'autre étant qu'au contraire, nous étions sa cible. Étant donnée l'incident de ce matin, j'opterais plus pour la deuxième. Je frissonnais me rappelant mes paroles «et la solution c'est que ... Ron et moi on meurt, pour que tout redevienne normal». Ma voix résonnait dans mes pensées, comme pour me le confirmer. Je savais désormais quoi faire. Et je savais que j'avais le cran de me tuer pour que tout revienne à la normal, mais je n'accepterais pas que Ron le fasse. Si tout cela ne tiendrait qu'à moi, j'en finirais maintenant.- Beth ? T'es avec nous ?
Je relevai la tête, Ron me regardait attentivement, je fixais son œil bleu, puis le brun. Je ne pouvais pas accepter que le tuer soit la solution. Il fallait à tout prix que je garde mes découvertes pour moi. Du moins jusqu'à dans deux jours à six heures.
- non, désolée. Dis-je simplement.
- tu pensais à quoi ?
Un compte à rebours débuta dans ma tête, il fallait que je trouve une idée et vite. Bien que le mensonge ne me plaisait pas bien, j'espérais seulement trouver une autre solution.
- à... À David. Tentais-je
Ron me décrocha un sourire rassurant et je compris qu'il avait cru à mon mensonge.
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La dernière.
Science FictionEt si un jour, sans aucune raison, les filles du monde entier disparaissaient ? Et si un jour, l'humanité entière serait devenue entièrement vouée à la discontinuation de son existence ? « Je n'ai pas disparu » Beth, une jeune fille de 16 ans qui a...