Chap 46 : sanglot

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[...]
Un sanglot explosa en moi, comme s'il détruisait tout à l'intérieur. Je me relevais avec beaucoup de peine et réunissais tout mes efforts pour pouvoir courir hors de cette pièce. Je ne savais pas où je voulais aller, mais je voulais que personne ne puisse me trouver. Je voulais pleurer jusqu'à ce que mon corps se vide entièrement de toutes eaux. Je voulais pleurer jusqu'à tout oublier. Et je voulais par dessus tout être seule.
Je courrais à la recherche de quoi que se soit pouvant m'abriter pendant une bonne journée. J'entrais au hasard dans une chambre vide et prenais soin de fermer la porte à clef avant de me jeter sur le lit. J'enfouie mon visage dans l'oreiller mais le retirait rapidement. Malheureusement cette tactique ne marche que dans les films. Je me retournais alors sur le dos et fixais le plafond en laissant les larmes couler sur mes tempes. Ron était mort, définitivement. Je ne pouvais l'imaginer. Son visage s'était encré dans ma tête sans vouloir en sortir. Je ressentais encore ses lèvres sur les miennes, la peau de ses mains sur les miennes, je revoyais ses cheveux, ses yeux. Ces souvenirs me firent exploser en un nouveau sanglot. Je bascule sur le côté et me recroqueville sur moi-même, je sers les draps dans mes mains si fort que mes phalanges blanchissent. J'ai mal, j'ai très mal, j'ai comme un trou dans la poitrine. Un trou béant qui m'empêche de respirer. Mes sanglots m'étouffent, j'ai mal à tenter de respirer. J'ai envie de vomir, j'ai envie de tomber. Je souffre à l'intérieur, je cesse mes sanglots pour reprendre mon souffle et me relève en position assise. Ma poitrine se soulève et se baisse rapidement, je passe ma main sur mon visage. Mes larmes continuent de couler et ruissèlent jusqu'à mon menton. Dès que les souvenirs reviennent, un nouveau sanglot éclate. Je bascule en avant et me prend la tête dans les mains. Mes doigts s'entremêlent dans mes cheveux, je détache quelques mèches qui c'étaient collées à mes cernes avec les larmes. J'avais mal, vraiment mal, et se trou béant dans ma poitrine me narguait. Il m'empêchait de respirer, et mon souffle saccadé en témoignait. Ma bouche recourbée en un sourire triste s'ouvrait de temps en temps pour laisser passer l'air. Je me levais aidée de mes dernières force pour aller ouvrir la fenêtre. Je restais un moment à contempler cet affreux paysage, ce monde dépourvu de vie et d'amour. Ce monde dépourvu de Ron. Je me retournais contre le mur et me laissais glisser au sol. L'air frais envahissait la pièce et me permettait une respiration plus aisée. J'avais le regard vide, dure et certainement rouge de larme. Ces larmes qui continuaient de ruisseler le long de mes joues.
Je me sentais comme malade, aucune émotions ne me traversaient l'esprit. Sauf la tristesse. Eternel tristesse mélancolique qui me rongeait de l'intérieur. Mon intérieur vide, l'impression que me organes pourrissaient au rythme de mes larmes. Mon cœur semblait saigner et le sang n'était que poison. Un poison qui se retrouvait dans mes larmes. Je n'avais plus envie de rien, j'étais vide, vide d'émotions, d'amour et de joie, vide de vie. Je fermais les yeux une seconde, me laissant bercer par la musique dansante des branches d'arbres traversées du vent. Le vent s'engouffrait dans la pièce dans une monotonie presque dépressive. L'air frais chatouillait mes narines et réussis toutefois à me calmer de mon élan de larmes incessantes. Je respirais à plein poumons, comme si je me raccrochais à l'air qui y entrait. Je me sentais presque mieux, mais le vide dans ma poitrine était un éternel ressentit.
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La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant